Bondamanjak

💧 ODYSSI : un président qui part, un rapport qui accuse

Des comptes insincères révélés après vingt ans de présidence.

Un président qui quitte ODYSSI en décembre 2024.
Un rapport de la Chambre régionale des comptes, en septembre 2025, qui dénonce un budget insincère et un déficit de plus de 15 millions d’euros.
Entre ces deux dates, toute la fragilité d’un service public essentiel : l’eau.

La Chambre Régionale des Comptes de Martinique, dans son avis n° 2025-0033, parle d’une régie « en perte de maîtrise ».
Recettes surestimées, recouvrement défaillant, charges mal contenues, masse salariale en hausse : ODYSSI affiche un déséquilibre profond et une gouvernance essoufflée.

À la tête de la régie pendant près de vingt ans, Yvon Pacquit a quitté la présidence avant la publication du rapport.
Sous sa direction, ODYSSI a connu des ambitions de modernisation… mais aussi une dérive budgétaire désormais mise à nu.
Hasard du calendrier ou clairvoyance politique ? Beaucoup s’interrogent.

====================================================================QUI EST YVON PACQUIT ?

Figure politique majeure du centre de la Martinique, depuis plusieurs décennies, il a occupé de nombreuses fonctions électives et administratives, principalement à Fort-de-France et au sein de la Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM).

Fonctions principales :
• Adjoint au maire de Fort-de-France, notamment premier adjoint entre 2015 et 2020 ;
• Vice-président de la CACEM, chargé de la promotion du territoire, du tourisme, de la coopération et de la citoyenneté ;
• Président du conseil d’administration d’ODYSSI, la régie communautaire de l’eau et de l’assainissement ;
• Vice-président du SMTVD (Syndicat Martiniquais de Traitement et de Valorisation des Déchets) ;
• Président du CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de Martinique) ;
• Candidat indépendant aux élections sénatoriales de 2017, après avoir quitté la procédure d’investiture du Parti Progressiste Martiniquais (PPM).

Selon la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), il percevait environ 15 000 € nets par an pour ses fonctions de vice-président de la CACEM et d’adjoint au maire.

En décembre 2024, Yvon Pacquit démissionne de la présidence d’ODYSSI, remplacé par Daniel Chomet.
Quelques mois plus tard, la CRC publie son rapport accablant sur les finances de la régie — un document qui marque la fin d’un cycle et pose la question de l’héritage d’une gouvernance de vingt ans.

====================================================================

Depuis 2024, Daniel Chomet tente de redresser la barre.
Mais la tâche s’annonce immense : restaurer la sincérité des comptes, moderniser un réseau vieillissant et regagner la confiance des usagers.

L’eau devait unir. Elle révèle aujourd’hui les failles d’une gouvernance à bout de souffle.

gilles dégras