Bondamanjak

9 minutes et des poussières pour Letchimy : une humiliation feutrée voire stratosphérique signée Bruno Retailleau


Il y a parfois des symboles plus éloquents que de longs discours. En Martinique, la visite de Bruno Retailleau aura montré, dès son agenda, où se situe son intérêt : dans les casernes, auprès des policiers et des militaires, au cœur de la lutte antidrogue.

La rencontre avec Serge Letchimy ? Quinze minutes prévues, neuf et des poussières en réalité si l’on retranche le temps du trajet ministériel vers l’aéroport en empruntant la voie du TCSP.


Un tête-à-tête expéditif, fap fap, une éjaculation protocolaire précoce, qui en dit long sur le peu de considération accordée à l’exécutif de la Collectivité territoriale.

Aux yeux du ministre, la sécurité est un domaine strictement régalien, qui n’appelle ni dialogue ni codécision avec l’échelon local. L’État décide, la CTM constate.
Cette brièveté peut être perçue comme une humiliation feutrée infligée à Serge Letchimy et, au-delà, à la représentation démocratique martiniquaise. Mais elle révèle aussi un choix assumé : Retailleau s’approprie totalement la bataille contre le narcotrafic. S’il réussit, il récoltera les fruits de cette fermeté. S’il échoue, nul doute que la Martinique temple de la facticité, tentera de lui rappeller qu’il n’avait pas jugé utile d’écouter ceux qui vivent les réalités du terrain. En bon dard et en tout cas car…ZOT ja sav.