Bondamanjak

9 SEMAINES ET UN JOUR : LE CONCERT CANCER DU COLON

C'est sûrement cela…nous sommes tous atteints. Ce jour, j'apprends le résultat des 9 épreuves de 9 semaines et un jour, l'émission de TV réalité made in rfo.Et j'hallucine comme un naïf tout neuf. Ils ont osé.Quand j'avais 19 ans, je voyais RFO comme une réplique moderne du mythe de la Caverne de Platon…Ce support d'imagerie tronquée au service de je ne sais qui.Une façon comme une autre d'enfumer l'imaginaire pour maintenir, entretenir le trouble existentiel, le flou fou qui existe chez nous . Le contrat était clair car c'est en minant les références qu'on anihile les repères. Sommes nous encore dans cette pénible caverne ? Je réponds sans hésiter "oui". "oui" car même quand la décision a un aspect premier qui peut paraître banal. Elle ne nous appartient pas. Lors de l'émission "martiniquaise", notez mes frileux guillemets, j'étais au jury avec cinq autres membres. Mais ce n'est pas ça l'important. Dans un jury, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ou penser, on apprend pas l'orgueil mais l'humilité. On est rien parce qu'on fait partie d'un tout. On découvre simplement son rôle dans la vie de la cité. Seuls les vrais arguments comptent. On peut aboutir a une décision léchée tout en passant par un consensus sans suce en sus. Aussi, quand je constate le mépris du jury parisien pour le jury indigène…et pour le vote public, je ne peux m'empêcher de sourire avec un masque. Je croyais que ce jury en local avait géré son propre souci de désigner celui ou celle qui allait représenter sa vision de la Martinique…je croyais que le public avait applaudi et voté pour son ambassadeur à lui. Eh bien non. Awa. Ca me rappelle un livre…de William B Cohen… "Français et Africains.Les Noirs dans le regards des Blancs". Et je souris comme un naïf neuf devenu niais. Je comprends mieux pourquoi le vote du jury parisien comptait pour 50 % Paskè sé konsa nou lé ouè zot. Nou pa lé ouè zot kon zot yé. Aussi, je comprends mieux, la distance culturelle que même l'assimilation n'arrive à combler…cette lumière pénible, affreuse vérité… je l'ai côtoyée en discutant avec une femme de RFO Paris qui était là…j'ai perçu le gap sans fond, ce gap aux parois lisses …qui nous séparait. Et ce sont ces gens là qui ont choisi pour la Martinique ? Ce sont ces gens là qui ont méprisé un jury qui a été sincère avec ses sens, avec son essence…Tchip.Une seule chose est sûre, à ce rythme, chaloupé empreint de ratés…nous seront des jouets au carnaval des autres…encore longtemps. Un peu plus de 9 semaines et un jour. Un peu plus… gilles dégras