Bondamanjak

Affaire de la CHLORDÉCONE en Guadeloupe et en Martinique…enquête et révélations. Acte 1

Pendant plus de deux ans, j’ai enquêté, investigué. J’ai ainsi beaucoup lu et relu. Des pages et des pages. Pas en diagonale ni de travers. À Paris, en Martinique. le silence des bibliothèques était bavard. J’ai dû m’extraire de la facticité offerte pour toucher du doigt un scandale qu’on n’ose pas montrer clairement et franchement du doigt et du droit. Je voulais comprendre ce que l’on ne disait pas et était caché. Je voulais comprendre ce que l’on disait ou ce qu’on me promettait.

Pourquoi, après 15 ans d’instruction judiciaire, le Procureur de la République donnait une interview au journal France-Antilles et disait sans ambages que l’affaire de la chlordécone tombait sous le coup de la prescription ?

Pourquoi, les juges d’instruction ne prenant même pas la peine de se déplacer, par visioconférence, informaient qu’ils allaient prendre une décision de non-lieu ?

Pourquoi, les avocats ne réagissaient pas, pourquoi, n’ayant pas de foi juridique particulière , aucune voix à part celle de la population ne s’élevait contre ce qui se présentait comme une fatale fatalité ?

J’ai donc relu dans son entièreté le rapport d’enquête parlementaire présidé par Serge Letchimy. Document essentiel car pendant deux ans, une véritable enquête a été menée sans complaisance.

Mais hélas, trois fois hélas ce rapport ne donne pas de réponses à des questions légitimes que l’on pourrait se poser.

D’abord, il faut remettre à César ce qui appartient à Jules. La première partie civile dans ce dossier. L’association Pour une Écologie Urbaine présidée par l’avocat Louis Boutrin déclare qu’il est le premier à avoir déposé plainte le le 1er juin 2007.

Sauf que quand on regarde attentivement le dossier, on s’aperçoit que le 10 mai 2007, c’est l’ASSAUPAMAR, ayant pour avocats, maitres Duhamel et Monotuka. Les deux plaintes se valent en qualité de réflexion et d’écriture. L’association pour l’Écologie Urbaine est constituée partie civile le 25 juin 2007.

Le 13 novembre 2007, le Procureur de la République Claude Bellanger requiert, qu’il plaise à monsieur le juge d’instruction se dessaisir au profit de la juridiction du pole de santéé de Paris.

Le 14 novembre 2007 le juge d’instruction Cantinol est nommé.

Le 12 février 2008, le juge d’instruction Cantinol informe les parties civiles qu’il compte se dessaisir au profit de Paris.

Le 21 février 2008, l’ASSAUPAMAR proteste.

Le 29 octobre 2008, à Paris Bruno Laroche juge d’instruction est désigné.

Le 10 avril 2010, le juge d’instruction écrit à plusieurs reprises à l’association pour l’Écologie Urbaine, notamment le 23 mars 2009, pour l’aviser de son droit de formuler une demande d'(aide pour une requête en annulation. Le 13 avril 2010, le juge d’instruction écrit à Louis Boutrin pour solliciter les dates où il serait disponible au mois de mai et surtout lui confirmer que son avocat est maître Georges-Emmanuel Germany. Le 01 juin 2010, Louis Boutrin indique au juge qu’il a changé d’avocat, compte tenu dit-il, de l’absence de retour de maître Georges-Emmanuel Germany.

Donc, si on comprend bien, pendant 3 ans, entre 2007 et 2010, rien ne s’est passé. Rien. Mais on peut imaginer que du 01 juin 2010 à 2022, 12 ans plus tard, il se soit passé quelque chose que le nouvel avocat de l’association a entrepris toutes actions nécessaires pour remplir sa mission, d’autant que le 03 juin 2010, l’association pour l’Écologie Urbaine comparait devant le juge d’instruction et que ce dernier indique : « après avoir indiqué à la partie civile les difficultés juridiques, tenant tant qu’à la prescription qu’aux éléments constitutifs du délit de mise en danger qu’il lui parait possible de mener des investigations sur l’état des stocks de chlordécone en septembre 1999 ».

Pourquoi donc rien n’a été entrepris par le nouvel avocat de l’association pour l’Écologie Urbaine ?

On nous prend pour des cons. Des ababas. Des analphabètes.

Pourquoi ce nouvel avocat ne demande pas la mise en examen des frères Hayot ?

Pourquoi ce nouvel avocat ne demande pas de perquisitionner dans les bureaux de Yves et Bernard Hayot pour saisir les documents qui prouveraient la culpabilité de ces deux frères.

Il y a-t-il une raison qui échappe à notre raison ?

Ce nouvel avocat est tenez vous bien…Maître Gérard Dowling-Carter l’actuel président de Tous Créoles. Sans commentaire mais comment taire ?

À suivre

gilles dégras