Bondamanjak

AIME CESAIRE ENTRE DANS LE MONDE DES CD

Il a fallu attendre 1986 pour que soit donnée à entendre la musique d’Aimé Césaire sous la forme d’un 33 tours, Dominique Cyrille Chyco Jehelman interprètent Aimé Césaire, dans le prolongement d’un projet de cocktail de textes de l’écrivain, mis en musique par le pianiste Chyco Jehelman et produit, en 1980, sur la scène du Grand Théâtre du Québec avec le concours de la jeune soprano ainsi que les comédiens et musiciens du Sermac (Service Municipal d’Action Culturelle de la Ville de Fort de France).

Le directeur de l’époque, Jean Paul Césaire, passe alors commande d’une cantate qui, enregistrée à Paris, deviendra plus tard la « Cantate d’un retour au pays natal », 28 minutes de mariage subtil des voix de Chyco et de Dominique sur les harmonies aériennes d’un piano « demi queue ». Il y a aussi, sur la face A de ce même album, les poèmes : blues de la pluie, chevelure, la chanson de l’hippocampe, la nouvelle bonté et la force de regarder demain. Un bijou. 

Deux ans après, en 1988, c’est Alfred Varasse qui signe un remarquable maxi 45 tours français créole, enregistré en Martinique mais fabriqué à Barbade, avec le concours de (pour ne citer qu’eux) Jacky et Alex Bernard, Félix Clarion, Katherine Parize, Dominique Moutoussamy ; Hommage à Aimé Césaire, musique et paroles d’Alfred Varasse qui se fait aider pour l’adaptation en français par Joby Bernabé, arrangements, Luther François.

2003; Eric Virgal nous donne à découvrir un album Zik Zag et plus particulièrement un morceau« Aimé Césaire », au rythme 6/8 rappelant le morceau de Varasse mais rehaussé par un texte dans lequel l’auteur compositeur clame son admiration pour le chantre de la Négritude, sur fond de voix tressées en chœur.  

2007: on revient à l’auteur, poésies ou extraits de l’œuvre théâtrale assortis d’un bout « du discours sur le colonialisme » ; textes courts  pour donner envie, donner le goût d’entendre le flux et le reflux césairien, douceur et incandescence, mystères du langage et force des mots, deux timbres de voix, deux « regards » au service d’une même « Insurrection perlière » (l’expression vient du « Cahier »), que servent la délicatesse et la force et la générosité de musiciens talentueux, vibrant en harmonie avec une littérature que l’on avait trop souvent présentée comme hermétique pour ne pas voir, ne pas entendre, comment elle continuait à nous révéler à nous-mêmes dans sa si musicale simplicité.

Mais écoutons l’histoire de ce produit telle que… telle que : 

RECAPITULATIF D'UN SURREALISTE REPERTOIRE 
 
Une volonté, celle d'Emile, entraîne dans son sillage une bonne   
volonté, celle de Marius, autour de leur désir commun de participer à   
leur manière au 90ème anniversaire d'Aimé Césaire, en choisissant   
arbitrairement des poèmes, des extraits de pièces de théâtre et   
autres textes qu'ils aiment, pour les donner à entendre, tout   
simplement. 
Tout simplement? Ignace est là qui tend un micro, prête son studio.   
Eric offre quelques mesures de sa musique et la parole césairiennne   
déboule sur la bande FM, sur les 100.6 de la fréquence de Radio Canal   
Antilles. Lucien est enthousiaste, Rodolphe conquis. 
Le temps de remettre une copie du produit à Césaire, d'avoir son   
accord pour une suite plus…élaborée et…voilà que nous attendent   
le désert, les refus polis de circonstance, les téléphones qui   
sonnent dans le vide. 
C'est dans ces conditions que l'association Dodine est crée et que   
l'optimisme ayant prévalu, elle est fière aujourd'hui de vous   
présenter cette "Insurrection perlière" vol 1. 
Surtout, parce qu'entre temps, Tony nous a rejoints et appuyés, soutenus et boostés.  
Sont alors venus très vite Chyco, Victor et Nicole et Chris et Mario   
et Jacky et… 
 
PS: Special request pour Joëlle, la secrétaire d'Aimé Césaire qui,   
gentiment, pendant trois ans, nous posait la question qui tue:   
"Alors, c'est pour quand?". 
 
Merci à ceux, pas si nombreux que cela, qui nous ont aidé et ont cru   
en nous… 
 
Des trillions de remerciements à celui sans qui rien de tout cela   
n'existerait, Aimé Césaire.