Bondamanjak

AIME CESAIRE PART COMME UN CYCLISTE

Ce titre n'est pas une énième provocation de ma part, puisque, toute sa vie,  Aimé Césaire a eu la tête dans le "Guidons". 15h35, je suis sur la route de Redoute, juste avant l'entrée de Coridon, non loin du garage de Pablo. Je ne suis pas seul. Tous les gens du quartier attendent le…dernier passage du maire honoraire de Fort-de-France. Des vieux, des jeunes des moins vieux dressent leur balisier. beaucoup de balisiers…des motards arrivent ça y est…la foule commence à applaudir. Mais, le rythme fait penser à une caravane du tour cycliste de la Martinique. D'ailleurs les journalistes et autres cameramen sont à moto…il ne manque que le hurlement d'un klaxon italien pour faire plus vrai. Les gens sont surpris, le rythme n'est pas de circonstance ça va trop vite. On applaudit mais ça va vraiment trop vite. Le véhicule qui transporte la dépouille du chantre de la négritude passe…et c'est déjà la fin comme pour une étape. Césaire et son cortège sont déjà loin…en direction du réservoir de Trénelle. On commente cet adieu tronqué. On est un petit peu déçu mais bon ce n'est pas trop grave. Des militants distancés,  eux,  continuent le parcours à pied. Ils portent des balisiers…le balisier, cette fleur qui ne fane pas.

gilles dégras