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Aimé Césaire : «  »Depuis quinze ans on donne à tout un peuple le choix entre son ventre ou son âme. »

Extraits de l’interview d’Aimé Césaire, dans le Nouvel Observateur n° 528 (22-28 Déc. 1974), p. 18-19
Propos recueillis par l’envoyé spécial Guy SITBON
Titre : « Ce que j’aurais dit à Giscard »
Sous titre : « Depuis quinze ans on donne à tout un peuple le choix entre son ventre ou son âme. »

 » Nous sommes un peu ligotés dans statut tel que nous ne sommes pas maîtres de notre destin. Nous n’avons ni le droit à l’initiative, ni le droit à la responsabilité.

Tous les jours le Martiniquais vend son âme pour un plat de lentilles.

(…)

Quelle issue ? l’indépendance ?
A.C. : « Si j’étais un poète dans le silence de son cabinet, je répondrais : oui, l’indépendance immédiate. Mais je suis au milieu de mon peuple, dans l’action. Je dois tenir compte de la nécessité d’une assez longue transition.
Nous devons rechercher la formule qui fasse courir le moins de risques à notre peuple.
Je crois que l’autonomie, le self-government, comme disent les Britanniques, serait aujourd’hui la meilleure formule. Il faut d’abord reconnaître l’existence d’un peuple, d’une nation.
Les modalités de développement de cette nation, on pourra ensuite en parler. Petit peuple de moins de quatre cent mille habitants, nous n’avons pas forcément besoin d’une armée, d’une flotte, d’une monnaie. Bien des affaires pourraient être traitées en commun avec la France. Mais il nous faut un parlement et un exécutif exerçant leurs responsabilités sur notre pays.

(…)

Le pourrissement a commencé par la tête, on a acheté la bourgeoisie antillaise, puis on a entrepris de corrompre la petite bourgeoisie et elle n’a pas beaucoup résisté. Maintenant c’est le peuple tout entier qui est en danger.  » 

SANS COMMENTAIRE MAIS COMMENT TAIRE  ?