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ALLIOT..C’EST QUI A L’APPAREIL ?

En déclarant « exemplaire » ce jour à l’Assemblée nationale la mobilisation du gouvernement en faveur de la Guadeloupe et en souhaitant pour la seconde fois que « les élus de Guadeloupe soient aussi à nos côtés pour résoudre la situation », la ministre de l’Intérieur en charge de l’outre-mer oublie une nouvelle fois que les collectivités locales de Guadeloupe ont proposé dès vendredi dernier un plan de 54 millions d’euros pour apporter des réponses à l’urgence sociale, alors que l’Etat, pour l’heure, n’a pas débloqué un seul euro supplémentaire. 

A l’instant même où Mme Alliot-Marie polémiquait dans l’hémicycle, s’ouvrait en Guadeloupe une session extraordinaire du Conseil régional pour examiner une modification budgétaire permettant la mise en œuvre de ses réponses à la crise, comme la baisse des taux d’octroi de mer ayant permis hier soir la signature d’un accord avec la grande distribution sur la baisse des produits de première nécessité. 

Parallèlement, le représentant du gouvernement sur place, le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, certes, n’économise pas son temps, mais il économise les crédits de l’Etat : aucun euro supplémentaire n’a encore été mis sur la table par le gouvernement ! 

L’application anticipée du RSA en Guadeloupe et le versement de la prime de solidarité active ne sont que l’application du droit commun en Guadeloupe et l’octroi de billets d’avions à prix réduit se fait à partir des crédits de continuité territoriale jusqu’alors gérés par la collectivité régionale.  

Victorin LUREL, député de la Guadeloupe et  président du Conseil régional, espère que les erreurs grossières de Mme ALLIOT-MARIE sur la nature et les enjeux des discussions en cours en Guadeloupe sont à mettre sur le compte de sa méconnaissance du dossier liée à son éloignement du conflit, plutôt que par une volonté d’exploitation politicienne d’une crise historique. Par ses déclarations intempestives, elle prend néanmoins le risque de casser le fragile rapprochement entre les différentes parties de ce conflit. 

En l’absence du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Victorin LUREL lui demande donc de cesser ses attaques inutiles et de tenir son rôle en tant que ministre de tutelle : gagner des arbitrages budgétaires auprès de Bercy pour rendre possible une baisse de la TVA, l’augmentation des minima sociaux et des moyens supplémentaires pour les hôpitaux et l’éducation nationale.