Bondamanjak

Avec vue imprenable sur la JOMD

 

C’est donc ce que je me suis dit en partant de chez moi sourire aux lèvres avec la ferme conviction que je pourrais apporter ma contribution dans certains ateliers, et que j’aurais pu voir enfin ce qu’on peut proposer de concret à nos îles, c’était ça le but, enfin dans mon for intérieur.

 

Je n’ai, bien sur, pas pu participer à tous les ateliers. En effet, sauf à avoir le don d’ubiquité, il était matériellement impossible de le faire, parce que les ateliers avaient lieu en même temps dans des salles différentes, il fallait donc faire un choix. Mon choix a donc été très simple à la lecture de ce programme : le sport, le tourisme, la jeunesse et l’emploi.

 

Je ne rentrerais pas dans les détails de chacun de ces ateliers, sauf l’un d’entre eux, celui de la jeunesse, parce que c’est celui qui m’a le plus choqué. Quand on est jeune et qu’un atelier se propose de répondre à la question de savoir : «  Faut-il avoir peur des jeunes ? » je me dis que ce sera l’occasion rêvée de pouvoir exprimer son point de vue. Peur des jeunes ? En quoi ? Pourquoi ? Quelles solutions peut-on proposer à cette jeunesse au lieu de se poser la question de savoir s’il faut avoir peur d’eux ? (Question déjà très mal posée, autre débat là encore).

Exprimer son point de vue, semble être un mythe au cours de cette journée, quand on fait partie du public… Des échanges intéressants entre intervenants, mais compte tenu du timing imposé, on ne pouvait pas échanger avec les gens présents, déplorable comme situation. Je me suis rendue compte que depuis le début de la manifestation dans cette salle, il y avait un écran qui se proposait de relayer les interventions d’un site de microblogging, n’étant pas inscrite sur ce site, j’ai décidé de le faire. Et voilà comment en moins de 5mn, je me suis retrouvée à exprimer mon point de vue, là au moins j’étais sur que celui-ci était lu puisque, vraisemblablement, les personnes présentes étaient plus intéressées par ce qui se passait sur cet écran que ce qui se passait en face. Je suis donc dans une « journée Outre-mer développement », à exposer mon point de vue par des « statuts » limités par 140 caractères, est-ce ça  faire « tomber les murs », ou « bouger l’outre-mer ? »

 

Ma question est donc la suivante, à quoi sert ce type de manifestation, où visiblement les intervenants sont choisis méticuleusement, où les échanges sont orientés et où la possibilité n’est pas donné au public de pouvoir exprimer ce qu’il ressent ? A quoi bon parler de jeunes d’Outre-mer, de développement de l’outre-mer, sans laisser place à l’interactivité, à des échanges construits.

 

Toute ma conviction du départ s’est noyée dans du jus de cythère, car si gustativement parlant, cette manifestation était très intéressante, dans le fond je n’en garde rien de concret.

 

Je ne regrette pas d’être allée à cette manifestation, bien au contraire, je déplore simplement le fait de ne pas laisser place à l’interactivité des échanges avec le public, et de laisser la place au verbiage qui aboutit, le plus souvent, à rien. On ne peut pas vouloir faire une journée qui se propose de développer l’outre-mer (si tant est que cela soit possible en une journée…) et de ne pas se donner les moyens de son ambition. On ne peut pas venir avec des idées toutes tranchées sur l’Outre-mer, et prétendre imposer son point de vue, et surtout prendre comme prétexte le timing serré pour ne pas pouvoir échanger.

 

Quelles sont les retombées d’une telle manifestation ? Une journée par année, ok. Mais et ensuite que se passe t-il ? J’ai envie de dire à qui profite-t-elle ? En tout cas ce n’est pas à l’Outre-mer, c’est simplement de la poudre aux yeux, mais ce qui est sur c’est que cette poudre, moi elle ne m’aveugle pas. Je souhaiterais vraiment que les jeunes d’Outre-mer présents en France se réveillent une bonne fois pour toute, et regardent avec attention ce qui se passe autour d’eux….

 

Affaire à suivre