Bondamanjak

Besson admet la « réalité » des « contrôles au faciès », bronca des syndicats de police

               Pour Dominique Achispon, du Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire), ces « propos irresponsables ne vont pas calmer nos collègues qui

sont à bout, notamment dans les quartiers difficiles où ils ont de plus en plus de mal à travailler ».

               Pour Bruno Beschizza, de Synergie (2e syndicat), les « contrôles de police sont liés au territoire, pas à l’ethnie ». Ils « se font en fonction des lieux et du moment des missions », selon M. Delage.

               La prise de position de M. Besson survient après l’appel d’un collectif, « Police + Citoyens » ayant demandé mardi au gouvernement d' »agir pour en finir » avec ces contrôles.

               Le collectif, rassemblant notamment la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Conseil représentatif des associations noires (Cran) ou AC le feu, a évoqué le

témoignage d’un jeune étudiant à Science Po disant avoir été injurié par des policiers. Anyss Arbib, qui célébrait à Paris la qualification de l’Algérie au Mondial de football, avait raconté dans le quotidien Libération s’être fait asperger de gaz lacrymogène par un CRS et avoir été victime de sa part d’injures racistes.

               Ce témoignage « confirme la discrimination au faciès que subissent quotidiennement des milliers de Français ou de présumés étrangers, lors des contrôles de police », a estimé dans un communiqué le collectif.

               Il a appelé le gouvernement à « adopter sans délai » sa proposition de la « remise d’une attestation » par les policiers lors de chaque contrôle. Y figureraient leur numéro de matricule, le nom de la personne contrôlée ou le cadre légal du contrôle.

               En juin 2009, une étude financée par l’Open Society Institute du milliardaire américain George Soros sur les contrôles d’identité policiers à Paris avait conclu que ceux-ci se fondent « principalement sur l’ethnicité » et non sur la base d’un comportement suspect.

               Interrogée alors par l’AFP, la porte-parole de la préfecture de police de Paris, Marie Lajus, avait déclaré que « ce que l’on recherche, c’est à prévenir des délits ou des crimes commis » dans des lieux « criminogènes, avec des paramètres qui sont policiers et empiriques ».

               « Statistiquement, selon elle, vous avez plus de chances de trouver du shit sur un rasta que sur un cadre supérieur en costume. »

 

Source AFP