Bondamanjak

Bilan de la conférence des présidents des régions ultrapériphériques

C'est un constat mathématique, les aides iront en diminuant suite à l'élargissement, avance Alfred Marie-Jeanne, président de la région Martinique, avant de rappeler que l?aide de lUE aux Rup représente moins de 1% du PIB des pays les plus riches. POLITIQUE Bilan de la conférence des présidents des régions ultrapériphériques La conférence des présidents des régions ultrapériphériques s'est conclue hier une signature protocolaire réaffirmant principalement la nécessité d'un statut des Rup et d'une politique régionale renforcée bénéficiant des moyens budgétaires nécessaires. Trois jours d'échanges qui ont rassuré les présidents de régions même si les perspectives financières restent incertaines. Après trois jours de dialogues, d'exposés, de courbettes et de discours rassurants… la XIe conférence des présidents des régions ultrapériphériques s'est achevée sur un sentiment mitigé. Ils sont sept – Açores, Canaries, Guadeloupe, Guyane, Madère, Martinique, Réunion – petits, éloignés et dépendent économiquement des fonds accordés par l'Europe. Leur problématique et leurs intérêts à défendre sont donc communs. Ils l'ont largement rappelé durant ces trois jours : l'union fait la force. La devise est d'autant plus criante dans ce contexte de crise institutionnelle et d'élargissement avec pour épée de Damoclès les fonds du Docup revus à la baisse. Comme l'a souligné Alfred Marie-Jeanne, président de la région Martinique, c'est un constat mathématique, les aides iront en diminuant suite à l'élargissement. Si la volonté de se serrer les coudes a été largement développée au regard de ces inquiétudes et malgré la réaffirmation du soutien de la commissaire européenne à la politique régionale, Danuta Hübner, le devenir des Rup n'en reste pas moins incertain. Cette conférence n'est pas une instance décisionnelle, elle n?a d?autre pouvoir que de prendre des positions. Des points de vue indispensables mais dont la teneur n?a que peu d?impact sur l?avenir des Rup. Au final tout se joue au Conseil européen et les présidents de régions en restent entièrement tributaires. ?La valeur ajoutée des Rup. Ils ont néanmoins clos les débats par une signature de protocole, pour la forme, avec pour message fort ?la nécessité d?une politique régionale renforcée bénéficiant des moyens budgétaires nécessaires? pour la période 2007-2013. Selon Paul Vergès, ?ces trois jours d?échanges, on été très intenses, nécessaires mais insuffisants?. Tous les présidents de région ont ainsi montré leur attachement à vouloir renforcer le concept des Rup avec une reconnaissance des spécificités économiques, sociales et politiques et un traitement équitable entre elles. Une démarche plus volontariste et solidaire se perçoit au fur et à mesure que les conférences s'égrainent et la volonté de mettre en avant et de développer les atouts des Rup se fait plus insistante. Cette conférence a été un succès La conférence a mis en exergue (…) ce qui est trop souvent passé sous silence : la valeur ajoutée qu'apportent les Rup à l'Europe, a souligné Paul Vergès. Les Rup sont une chance pour l'Europe car vous permettez à l'UE de détenir un territoire maritime très étendu, source de richesses halieutiques, environnementales et atout géopolitique, a encore évoqué Danuta Hübner. Institut d'astrophysique des îles Canaries, agence spatiale européenne en Guyane, département d'océanographie et de la pêche de l'université des Açores, pôle d'agro-nutrition de la Réunion… Les Rup ne sont périphériques que par leur géographie, mais sûrement pas par la richesse de leurs contributions à l'UE. La commissaire européenne s'est montrée à l'écoute des préoccupations de chacun et il semble que les présidents des régions aient été en majorité rassurés par ces propos. Immigration clandestine, réforme de l'OCM sucre et banane, maintien des aides à la flotte, recherche et adaptation des nouvelles technologies… autant de thèmes abordés hier matin et que la commissaire a promis de défendre à l'avenir dans ce vaste programme de politique communautaire. Ce que je retiens, c'est que nous avons solidifié le concept des Rup, définitivement reconnu par l'UE, a expliqué Antoine Karam, président de la région Guyane, tandis que le président du gouvernement régional des Açores, Carlos Manuel Martin Do Val Cesar, estimait que cette conférence a été un succès. A l'issue des débats, Victorin Lurel a succédé à Paul Vergès à la tête de la conférence. Le président du conseil régional de la Guadeloupe a exprimé sa volonté de poursuivre la voie qui privilégie le dialogue et son souci de renforcer notre cohésion et notre partenariat pour promouvoir le principe de l'ultrapériphérie.

Marie Payrard /clicanoo.com/ Le journal de la Réunion