Bondamanjak

Bondamanjak va-t-il disparaitre des assiettes en Martinique ?

C’est la question existentialiste et fondamentale que s’est posé un bmjak. Selon lui, on trouve de moins en moins de piment bondamanjak. A la place, il dit avoir vu apparaître un genre de piment fort,  charnu, mais sans arôme.

Au départ, il y a un piment martiniquais. Il est petit, s’écrase facilement se transformant rapidement en purée s’il est trop cuit ou manipulé sans délicatesse. Il ravage la bouche tout aussi facilement qu’il s’éclate dans le blaff ou le court-bouillon, au grand plaisir des rhumiers locaux.

Ensuite, comme un raz de marée, dans les années 70, le bondamanjak (capsicum chinense), plus gros, parfumé, aromatique, au piquant inégalable remplace sur les tables du pays et va faire disparaitre brutalement le piment endémique qui a déchiré les papilles des nôtres depuis nanni-nannan.

Depuis quelques mois, au plus une année, une profusion de piments, ersatz brûlants mais sans goût, a envahi les étals. Sous la dénomination générique de « piment fort », on trouve maintenant en Martinique, méfait de la mondialisation, quelques-unes des centaines de variété de piment qui existent dans le monde.

Encore plus gros et surtout à la croissance plus rapide, sans doute modifiés d’une façon ou d’une autre car passés entre les mains multinationales de semenciers, ces nouveaux piments sont classés 10 sur l’échelle de Scovile, comme le bondamanjak. Et pourtant, bien qu’ils brûlent sans parfum, ils sont en train de remplacer le bondamanjak..

Il y a un bondamanjak dans la photo.