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CE QUE JE PENSE DU JEUNISME

Par Francis Carole.

Depuis quelques mois une véritable campagne est menée contre certains de nos responsables politiques au prétexte qu’il faudrait qu’ils « passent la main » et  » laissent la place aux jeunes ». Cette campagne, délibérée, et perverse, n’a cessé de prendre de l’ampleur : Tout le pouvoir, non pas au peuple, mais aux « jeunes » !

Bref ! Il suffirait de proclamer sa « jeunesse » pour pouvoir, par la grâce de l’horloge biologique, tout exiger et tout imposer.

Pour ma part, je veux me démarquer totalement, et radicalement, de ces inepties politiciennes.

La jeunesse, dans sa sympathique relativité, ne constitue pas un argument politique.

L’important est la ligne politique que l’on entend suivre, la vision que l’on a de l’avenir de son pays, l’éthique que l’on porte, l’engagement que l’on assume concrètement par rapport à son peuple, la solidité des convictions que l’on professe, la fidélité à des valeurs, la loyauté. Or, quand j’analyse certains discours et certaines pratiques, j’avoue être effaré. Quand je fais le parallèle entre la minceur de certains parcours politiques et les prétentions à assurer le « leadership » du pays, je me demande comment nous avons pu, collectivement, autant régressé.

Le jeunisme constitue bien une régression politique et une perte de sens, l’idéologie politique, le sens de l’action cédant le pas à la fragilité et à l’enchantement de l’image. Je ne suis pas certain que l’on puisse relever les défis qui nous accablent avec ça.

Certes, le renouvellement des générations est un phénomène naturel et nécessaire. Dans la période que nous vivons en Martinique, cette donnée ne saurait être ignorée. La transition est, de fait, en cours depuis plusieurs années, dans toutes les familles politiques. Dans notre camp, ce renouvellement se poursuit et doit se poursuivre. Il se manifestera dans la composition de notre liste, à tous les niveaux.

Ce phénomène se distingue d’une stratégie de pouvoir qui est fondée sur des alliances sans principes et un discours d’exclusion vis-à-vis de celles et ceux que certains considèrent comme trop âgés. Le critère de l’âge, posé ainsi, est une supercherie politique. En faire le fondement d’un discours et d’une stratégie politiques est une faute.

Il faut donc absolument sortir du débat abscons qui a été introduit sur l’âge et mettre l’accent sur les critères de compétence, de rigueur, de sens de la bonne décision… Nous avons surtout besoin d’une bonne équipe pour gagner la bataille de décembre 2015 et faire réussir la Martinique.

Francis CAROLE

Lundi 12 janvier 2015