Bondamanjak

C’est là…rentrez !

 

 

 

 

 

 


C'est la rentrée.
Et en plus il fait beau; je dis ça parce que s'il est bien une phrase qu'un chroniqueur ou journaliste haïtien serait bien incapable d'écrire en ce moment, c'est bien celle là, pris qu'ils sont dans le déchaînement de tempêtes, ouragans et cyclones, saisonniers certes mais dont la répétition commence à ressembler à de l'acharnement météorologique que Papa Loko dans sa sénilité  persiste à décliner de la façon la plus terrible et je ne dis rien des turbulences politiques qui se prolongent, à l'ombre du Palais Présidentiel, avec un masochisme qui relève de la….malédiction de l'histoire?
L'Histoire a bon dos vous ne trouvez pas? C'est comme le patrimoine qui est l'objet d'un intéressant débat en ce moment chez nous, avec la question du Lycée Schoelcher, dont je reste un inamovible et intransigeant défenseur et du nom et de la vieille architecture, même si, en l'occurrence, la mobilisation de mon camp pour sa sauvegarde me semble avoir démarré un peu…tard.
Hauts les coeurs quand même!
 
Vu et entendu dans une station service, un "pwélè", au volant d'une grosse cylindrée,  demande "le plein",  le "s'il vous plaît" se perdant dans le débordement de décibels de raggamuffin/house/r'n b mixés ;
"37,5 euros" lui dit la pompiste et mon boug de l'engueuler: "Comment, tout ça? Vous ne pouviez pas me dire que ça coûtait autant, 37,5 euros ? Hé ben bon! Le réservoir était à demi!  Et ce n'est même pas ma voiture" le tout dans cette belle langue créole si fleurie que les socio-linguistes du monde nous envient.
Et il est reparti en faisant crisser les pneus…
 
Noté à la télévision le professionnalisme d'un(e) journaliste (pas de chez nous mais ne désespérons pas, ça viendra un jour) qui, suite à un reportage sur une coopérative au Maroc, avait demandé à une des ouvrières combien elle touchait et l'interprète (par ailleurs directrice de ladite coopérative) de lui dire" tant de dirhams, représentant 4 euros par jour" et, une fois rentré(e) à Paris, se fait (re)traduire les propos de la travailleuse qui, entre deux sourires (vous avez noté combien les gens sourient dans la misère?) disait en fait une toute autre vérité "tant de dirhams, 2 euros" par jour";
ça le fait non?
 
Surpris au large des Grenadines (pour ne pas donner mes sources), sur un catamaran défiscalisé, une conversation très technique, entre homards et Glenlivet, de médecins locaux tournant autour d'un cas de "saucissonage d'orteils jusqu'à finir à une amputation de pied, voire de jambe plus tard, quand un autre chirurgien aurait proposé un pontage distal (quand je vous disais que c'était technique) qui aurait pu…".
"Ainsi va la vie" dirait ma tante et marraine pour qui  les voies du Seigneur sont impénétrables…
Ah bon?

Haïti encore et toujours: grande opération de solidarité et de collecte & de dons sous la bannière notamment d'opérateurs qui, vu leurs bénéfices, s'ils s'y mettaient ensemble (vous imaginez Orange, Digicel, Only, pour ne prendre que ceux ci!), nous permettraient de faire une meilleure chasse aux ristournes et autres promotions auxquelles la situation économique nous contraint.
C'est encore nous, les classes moyennes, qui trinquons quand le système Sarko, du bouclier fiscal pour les riches, dispense ces derniers de s'acquitter de la fameuse cotisation pour le R.S.A.
Vous avez dit solidarité?
C'est la rentrée, non?
                                                              

Marius GOTTIN