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CHANTAL MAIGNAN UNE QUEUE DE CERISE AU COEUR DU MIGAN DE LA DROITE MARTINIQUAISE

Dans la rubrique "fanm sé chaten, nonm sé fiyapen dou", en Martinique, l'UMP, en clair la droite martiniquaise,  tente de trouver un tuba existentiel dans son migan actuel.

Lors de sa récente visite, Xavier Bertrand avait jeté un oeil dans le canari désert, sans vraiment trouver le drôle d'oiseau capable de permettre localement au parti de la majorité présidentielle  de reprendre son envol. La nature a horreur du vide,  aussi, une femme, plus adroite que les autres, a profité de ce néant naissant. Son nom : Chantal Maignan. Une femme  qui entre législatives au Centre et municipales au Robert a fait un stage accéléré dans l'univers impitoyable de la politique.

La semaine dernière un article sort dans le national quotidien de Martinique. La miss est au coeur d'un "I gonna kill u biwa biwa". On fait d'elle celle qui veut prendre le pouvoir, les rênes d'un UMP au bord du dUMPing pong. Aussitôt, les soldats du parti réagissent.

Dans la même semaine, la miss, encore elle, a droit à un "articlet" qui évoque la commune du Robert…deuxième "biwa"…

Nous avons interrogé Chantal Maignan et… tout devient plus clair documents à l'appui. Sur proposition du Secrétaire général, Patrick DEVEDJIAN, les membres du Comité directeur de l’UMP ont approuvé la nomination de Chantal MAIGNAN, Conseillère Municipale, Chargé de Mission Départemental au sein de la Fédération de Martinique.

Celle-ci fait suite au déplacement de Xavier BERTRAND, Secrétaire général adjoint et Marie-Luce PENCHARD, Secrétaire Nationale chargée de l’Outre-mer aux Antilles, les 30 et 31 août.

Madame MAIGNAN est chargée en priorité de l’organisation des prochaines élections internes au sein de cette fédération afin qu’elles se déroulent dans les meilleures conditions possibles, de manière démocratique et dans le respect de chacun. Elle a la charge d’exécuter les décisions des instances nationales dans le département et l’ensemble des missions dévolues au secrétaire départemental et qui sont prévues par les statuts. A compter de cette date, il est mis fin aux fonctions du Chargé de Mission Départemental en place.

Concernant l'épisode de la a commune du Robert… Chantal Maignan en parle sans ambages :

Qu’en est-il du Robert ? Le bruit court que vous avez tout perdu, que vous avez été déboutée … et condamnée ?

" Voilà précisément pourquoi j’aime la politique : parce qu’elle permet de mener toutes sortes de luttes, y compris celle de la désinformation par le moyen de titres  racoleurs, faussant la vérité.

Je vais donc prendre le temps de la clarté : nous devons cela aux administrés du Robert qui ont placé en moi leur espérance d’un renouveau pour une ville en état de mort programmée.

Je n’ai rien perdu et je n’ai été condamnée en rien.

Il y a d’abord le recours en annulation des élections que j’ai déposé sur la base d’un dossier solide qui sera examiné le 25 septembre par le tribunal administratif de qui j’attends un jugement en droit et en équité.

Il y a ensuite le budget de la ville dont je dénonce le déséquilibre et l’insincérité, documents et chiffres à l’appui.  J’ai donc saisi le tribunal pour annuler la délibération relative à ce budget depuis le mois d’avril. Nous sommes au mois de septembre, l’affaire n’a toujours pas été examinée.

Mais sachant que la justice administrative se hâte lentement et que la situation financière de la ville se dégrade sûrement, j’ai cherché à accélérer le processus en passant par les référés.

Le premier référé, qui demandait la suspension du conseil municipal pour irrégularités dans la forme, a été normalement refusé car la procédure était trop tardive, le tribunal l’ayant examiné après le conseil municipal. J’aurais pu l’annuler, j’ignorais que cela était possible.

Pour le second, je me suis faite représenter par un avocat, qui a plaidé l’urgence de la situation car entretemps de nombreuses factures relatives à la campagne municipale étaient arrivées chez le percepteur et aggravaient le déséquilibre.

C’est là que la décision du président du tribunal devient un cas d’école pour les juristes.

Je le cite : « à supposer même que la situation de déséquilibre du budget ainsi invoquée soit établie, il n’apparaît pas pour autant qu’elle préjudicierait par elle-même, de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt public ou à la situation de la requérante ; qu’eu égard à la nature et à la portée de la délibération en cause, il n’est pas établi, au vu des pièces du dossier que les effets de celle-ci seraient de nature à caractériser une urgence justifiant que, sans attendre le jugement de la requête tendant à l’annulation de ladite délibération, l’exécution de celle-ci soit suspendue. »

En clair, le président du Tribunal estime que, même alors que je suis conseillère municipale de l’opposition et contribuable, je n’ai pas intérêt à agir pour préserver les administrés du Robert et que même si la ville se dirige vers l’état de faillite, il n’y a pas urgence à agir.

En outre il n’y a pas condamnation en référé comme l’indique très clairement les conclusions de l’ordonnance que je cite mot pour mot :

1. La requête de Mme Maignan est rejetée.

2. Madame Maignan versera à la commune du Robert la somme de 500 euros en application des dispositions de l’article L761-1 du code de justice administrative.

Pour éclairer encore davantage le lecteur, je vous donne l’intégralité de cet article :

Article L761-1

"Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation."

Il y a une différence notoire entre une condamnation et une condamnation aux dépens ; la seconde étant une contribution aux frais payés par la commune pour assurer sa défense.

Ainsi l’avocat de la ville avait réclamé 3000 euros que le juge a ramené à 500 euros, sans doute pour me décourager de passer par les référés.

Mais c’est sans compter sur mon obstination, je saisirai le tribunal jusqu’à ce que justice soit faite à l’équité et au droit."