Bondamanjak

Cher Tous Créoles

J’ai constaté que tu redoubles d’efforts à montrer ta tronche un peu partout. C’est depuis que cet ancien président — excité qui se comportait comme un pasteur télévangéliste cocaïné qui bouge comme un MC Hammer sous crack qui consommerait un peu trop de Long Horn mélangé à du Monter — n’est plus au pouvoir. De plus, ton révisionnisme concernant l’histoire de la Martinique, à présenter les esclaves dans les plantations comme des ouvriers, eh bien, sache que cette mystification de haute volée ne fait que décupler mon courroux à ton sujet. Comme un supporter hyper vénère qui gueule « Arbitre siwo ! Aÿ ko%# man¥$*w ! » suite à un pénalty injustement sifflé contre le Golden Star lors d’un match de coupe face au Club Franciscain.

Note toutefois que je reconnais la persévérance de ton combat, Tous Créoles, ce doubling qui consiste à adhérer à ton point de vue à force de matraquage, comme sur un lanbi, pour attendrir les plus ruff des activistes. Car, toi, association béké, cette croisade de la Créolité que tu mènes aujourd’hui, intellectualisme brand new, en enrôlant les nègres domestiques dents à la blanni drapés dans cette résilience achetée en solde (des idées révolutionnaires), est l’ultime conséquence d’illuminations multiples qui semblent t’avoir grillé quelques ampoules depuis nanni nannan. Un court-circuit dans lequel s’électrocutent ceux que tu branches, apparemment sur des prises aussi défectueuses que celles de tes positions droitistes vraiment à droite. 

Heureux sans doute de brouiller un peu mieux les pistes d’un chemin idéologique qui finit par ressembler à un labyrinthe dans lequel se perdent certains opportunistes en quête de rab de plats de lentilles, tu poursuis inlassablement ton intégrisme dans lequel arrogance et hypocrisie sont taillées comme un fauteuil en rotin afin d’assoir plus confortablement cette abomination qu’est la Pwofitasyon. Pour cette raison, à ton invitation de faire de moi un VRP de Tous Créoles, je préférerai aller manger ital et écouter du nyabinghi avec les rastas dans le zayann pour voir s’égrener, dans le sablier, cette aube annonciatrice du crépuscule de Babylone.

Je t’embrasse pas, pawòl-ou ni an vié lodè pété santi.