Bondamanjak

Chronique de la montée annoncée des extrémismes en France

Voir le lien :
http://www.dailymotion.com/video/xiugxd_jean-luc-melenchon-de-jean-pierre-elkabbach_news

Entre citoyens et élites, le fossé se creuse.
Les partis extrémistes apportent sur leurs sites et blogs des réponses aux préoccupations des français, alors que les élites politiques en place feignent de les ignorer.
Ces derniers, aujourd’hui répondent ou -en tout cas semblent s’inquiéter- des attentes des milieux populaires en France (même si peut supposer des visées électoralistes, comme d’ailleurs le font les autres partis).
Ainsi les questions qui préoccupent les français sont : le pouvoir d’achat et les abus de la grande distribution, l’emploi, le logement, la dégr
adation des principes de la République Française, la désinformation sur les chiffres officiels avec la mainmise de la droite sur les grands médias français. En bref on assiste à un démantèlement et à un affaiblissement des acteurs sociaux traditionnels (partis, syndicats…).

Les élites en place cherchent à conserver leurs privilèges et entravent ainsi le brassage qui conduit à la mixité sociale.

Autre terme populaire qu’ils abordent : la remise en question de l’ultra-libéralisme (Extrême-droite comme Extrême-gauche le font) . Politique ultra-libérale qui a eu pour conséquence, ces dix dernières années, de creuser considérablement les écarts sociaux en France mais aussi à l’échelle planétaire. Or en France ce creusement a non seulement appauvri les plus pauvres, mais a fait peser sur les classes moyennes de lourdes charges fixes et une fiscalité proportionnellement trop lourde, qui non seulement nuit à la justice et au principe d’égalité, mais a fragilisé la plus grande partie des français.
Les retraités modestes n’ont pas vu leurs pensions augmenter et certains vivent même sous le seul de pauvreté. On assiste à un appauvrissement également des étudiants, et là encore les transferts sociaux s’avèrent insuffisants ; Or ces questions sont soulevées par les partis extrémistes, et sont même le coeur de leurs travaux. Ainsi Extrême-droite comme extrême-gauche proposent des solutions concrètes dans ces directions ; (Cf- La conférence de Marine Le Pen sur le Pouvoir d’achat, 13 mai 2011, en ligne sur le site du Front National).
http://www.frontnational.com/?page_id=6846
Car il ne faut se fermer les yeux sur la réalité, mais au contraire, la connaître, permet de s’y préparer.

La question du pouvoir d’achat
Sur la question du pouvoir d’achat en Martinique et en Guadeloupe, en février 2009, ont eu lieu des grèves importantes qui réclamaient une baisse des prix.
Le LKP (Alliance contre le profit) en Guadeloupe et en Martinique, le collectif du 5 février, avaient manifesté leurs projets de lutte contre l’inflation galopante dans les Antilles-Guyane.
Aujourd’hui dans nos régions, ce sujet est le souci majeur des habitants. Une hausse insoutenable a été enregistrée depuis le passage à l’euro et s’aggrave d’année en année; Par ailleurs personne ne semble envisager la nécessaire hausse des salaires dans le privé comme dans les administrations, alors que cette hausse générerait un dynamisme économique par la relance de la consommation.
Avec la hausse du prix des carburants pourquoi l’Etat n’a pas pris la décision de rogner sur les taxes perçues sur les carburants au lieu de mettre en difficultés les citoyens ? Là encore les partis extrémistes apportent des solutions à ce problème, car là encore ce sont les familles de la classe moyenne qui supportent ces charges. Il est certain que lorsque l’on est au gouvernement et que l’on bénéficie d’une voiture de fonction, il est difficile de se rendre compte que le passage à la pompe grève le budget des familles françaises.
Tous les facteurs sont en place pour une explosion sociale. La révolution française avait en effet vu les français dans les rues, à cause de questions de subsistance (« du pain »), de pression fiscale (trop d’impôts qui pesaient sur une seule classe), et une question de représentation politique (le peuple n’était que peu ou pas représenté depuis longtemps et les Etats-généraux n’avaient été convoqués qu’en pleine crise.

La concurrence est une utopie capitaliste
Dans la réalité, la concurrence, sensée permettre la baisse des prix ne fonctionne pas sur le terrain, car les ententes sont nombreuses. Récemment une entente sur le prix des lessive a été dénoncée. En effet la Commission européenne a infligé mercredi 13 avril une amende de 315,2 millions d’euros aux géants des produits de grande consommation Unilever et Procter & Gamble pour entente sur les prix des lessives dans huit pays de l’Union Européenne.
http://www.challenges.fr/actualites/entreprises/20110413.CHA5004/bruxelles_demantelele_cartel_de_la_lessive.html?xtor=RSS-17
http://www.europe1.fr/Economie/Les-sales-manaeuvres-des-geants-de-la-lessive-498715/

Toujours chez nous, les consommateurs sont un marché captif, les enseignes se surveillent et pratiquent des prix élevés ; Le consommateur est obligé de s’incliner, puisqu’il est difficile d’aller faire ses courses dans un autre département; C’est pour cette raison que la liberté des prix ne doit pas être dans nos économies, pratiquée, mais les prix et pratiques devraient être sérieusement contrôlés pour dompter les marges excessives. Par ailleurs sur le plan régional, un ouverture vers les marchés caribéens est la seule solution durable pour sortir de ce marasme. Car l’Exclusif colonial, hérité de la période de Colbert, n’a que trop contribué au sous-developpement de notre appareil productif.

Les hauts salaires ont vu leur pouvoir d’achat augmenter
Les médias nationaux ne représentent que l’opinion d’une classe sociale, privilégiée et qui ne souffre pas de la crise. En effet, la crise ne concerne pas tout le monde, comme on voudrait vous le faire croire, les hauts fonctionnaires ne ressentent aucunement de difficultés et encore moins les industriels, banquiers, cadres des grandes sociétés. Au contraire ces gens ont vu leur pouvoir d’achat augmenter alors que la majorité des français des classes moyennes et modestes assistent à la diminution d’année en année de leur qualité de vie.
Les populations ultramarines plus que jamais, souffrent considérablement de la hausse du prix du café, de la farine, des jus de fruits, des pâtes alimentaires (succédané du blé), le prix de la viande a aussi augmenté, et sont fixés en dépit du bon sens. En Martinique (enseigne de grande distribution), la côte de boeuf : 9,95 le kilo, les escalopes de poulet 16,88 le kilo, les tournedos 13,49 le kilo; Autrement dit s’acheter du poulet coûte plus cher qu’une côte de boeuf. Tout simplement parce que la liberté des prix conduit à la fixation anarchique et souvent aberrante de ces derniers dans nos supermarchés. Sont venues s’y ajouter la hausse des prix des carburants et de l’eau, qui n’ont fait qu’aggraver la situation.
Le fonctionnement exclusif en direction de l’Europe pour cette raison devrait être remis en question
Pourtant malgré les difficultés croissantes, la hausse des salaires n’est pas à l’ordre du jour.
Et encore moins l’ouverture nécessaire vers les marchés régionaux.

Vers une révolution à la française ou… dans les urnes ?
Ces questions de pouvoir d’achat, de logement, d’emploi, sont largement prises en compte par les partis extrémistes qui sont proches des milieux populaires. Les élites en place, détentrices de valeurs financières n’étant, elles, que très peu touchées dans leur pouvoir d’achat, cette fracture qu’avait dénoncé le gouvernement précédent sans s’y attaquer véritablement, n’a fait ainsi que se renforcer.
Le sentiment d’impuissance est encore plus virulent aujourd’hui à cause du déficit démocratique qui démobilise l’action citoyenne.
En France on pourrait bien voir naître une révolution la la tunisienne, à la libyenne , à la grecque ou à l’espagnole ou encore assister à….une révolution électorale.

Les français, de plus en plus préoccupés par leur survie.
La question des difficultés de survie est plus que jamais à prendre en compte. Les mouvements sociaux en Afrique du nord sont nés de mécontentements liés au chômage et à la pauvreté, ainsi qu’aux régimes autocratiques ; Or ce sont précisément les mêmes préoccupations des français aujourd’hui. Les prochaines élections pourraient bien voir monter en puissance les partis extrémistes, car ce seraient les seuls qui incarneraient pour le peuple, un changement social et économique répondant à leurs besoins.

La question de la survie n’est triviale que pour ceux pour qui l’inflation n’a pas fait frissonner le porte-monnaie ni le compte-en-banque. Mais pour la majorité, en bout de ligne, après de multiples difficultés, les banques viennent se sucrer à leur tour sur les inévitables découverts et accidents de comptes.
La plupart des grands changements sociaux ont été le résultat de manifestations de la faim, au sentiment de s’appauvrir, à celui d’injustice et d’impuissance. La misère et les difficultés empirent par conséquent quand le chômage se développe.
Or en France le chômage s’élève à environ 4.624.700 pour cette année 2011, qui est un chiffre effrayant. Car si sur les 60 millions de français, on retire les jeunes (moins de 18 ans) et les retraités, cela fait respectivement 13 millions pour les jeunes, et 15 millions pour les retraités, ces 4,624.700 représentent environ 14 % des personnes pouvant travailler.
http://www.chomiste-land.com/lesvraischiffreschomage.htm
La situation est intenable et ne peut conduire qu’à des révoltes ou à une révolution dans les rues ou… par les urnes.

Une démocratie en panne, et qui nourrit la colère des français.
Autre question qui nourrit la colère : les dénis de démocratie. Le peuple pourrait exprimer ainsi sa désapprobation face à la dégradation progressive des acquis sociaux et à la détérioration du dialogue démocratique. Les classes populaires étant très peu représentées, la question de la représentation en politique est aujourd’hui à inscrire dans les priorités nationales. Le cumul des mandats est ainsi un obstacle au renouvellement démocratique, et a des relents de charges royales.
Le « non » au référendum européen prononcé par les Français, les Hollandais, les Irlandais, qui a été nié, méprisé au point de faire passer un texte identique au Traité de Lisbonne alors que seules l’Espagne et le Luxembourg avaient voté « oui ». Ce non, aurait du alerter sur l’absence de politique consensuelle européenne et l’absence de démocratie dans le fonctionnement européen. Ce non mettait en valeur le rejet de cette politique ultra-libérale au sein de l’Europe et un encouragement à construire une Europe plus sociale ; Or les dérives de l’Europe ultra-libérale sont précisément celles qui aujourd’hui conduisent aux mouvements sociaux grecs et espagnols. C’est pour cette raison que je pense qu’ un mouvement ou une réaction électorale des français est plus de prévisible.

Et pourquoi pas se mettre au Vert ?
Cependant l’accident de Fukushima pourrait également donner une belle carte à jouer aux écologistes français, et nous l’espérons donner à l’Europe un autre grand pays tourné vers le respect de l’environnement.
Car l’urgence française est à la reconversion du nucléaire et au développement des énergies renouvelables. Par ailleurs les problématiques liées au réchauffement climatique obligent à se pencher sur les questions de l’eau et des risques majeurs sur nos territoires.
Les agriculteurs sont quant à eux confrontés au problème des pesticides et des OGM, tout en étant beaucoup moins soutenus par la PAC. que Marine Le Pen propose dans son programme de remplacer par la PAF (Politique Agricole Française) montrant ainsi qu’elle ne concevrait la politique agricole que sur le plan national.
Espérons que dans un sursaut démocratique les français feront le choix de se tourner vers… les Verts.