Bondamanjak

COLLECTIVITE UNIQUE DE MARTINIQUE : CONCILIABULES ENTRE LES TRICHEURS

Quel argument pourrait dès lors justifier cette nouvelle demande de report par le cercle des tricheurs ?

L’alignement sur le calendrier national ? Même la droite locale, plus idéologiquement liée « aux partis de l’hexagone », ne le réclame pas ! On peut cependant savourer que le néo-ppm qui se dit autonomiste et partisan d’une nation martiniquaise réclame aujourd’hui « l’alignement sur le calendrier électoral national » français ! C’est Miguel Laventure qui doit rire de bon cœur en notant ces boursoufflures assimilationnistes des prétendus « fils de Césaire ».

.Alors, s’il n’y a pas d’arguments sérieux pour renvoyer la date de mise en place de l’Assemblée Unique, que cachent ces manœuvres ?

Alors que le pays s’écroule sous le poids du marasme général et de l’échec de ses plans de relance successifs, le rentier n’est obnubilé que par des stratégies de pouvoir personnel. En l’occurrence, il a deux priorités politiques « égocentrées » :

-Gagner « du temps » pour tenter de digérer la déroute des législatives de juin 2012 et mieux contrôler l’opinion publique, dans l’espoir de gagner l’Assemblée unique. Pour cela, il est prêt à attendre jusqu’en 2016. N’a-t-il pas d’ailleurs déclaré que l’on cherchait à réduire son mandat de président de région ? Une telle affirmation relève bien entendu de l’argutie puisque le vote populaire en faveur de la collectivité unique impliquait de facto une durée limitée de l’assemblée régionale élue en mars 2012.

-Eviter absolument la tenue, la même année –en 2014 donc-, des élections de l’assemblée unique et du conseil municipal de Fort-de-France. Il n’est pas au bout de ses peines car le casse-tête des municipales foyalaises sera considérablement accentué par la loi sur le cumul des mandats…

Ces préoccupations, on le voit, sont très éloignées de l’urgence de disposer d’un meilleur instrument de développement du pays permettant de s’attaquer avec plus d’efficacité aux difficultés quotidiennes auxquelles la Martinique est confrontée.

.Par l’intermédiaire de Lurel, les moyens politiques et législatifs de l’Etat socialiste se voient mis au service d’une stratégie de contrebande politicienne et des ambitions personnelles d’un seul homme.

Le ministre des colonies a d’ailleurs précisé, lors de la séance de l’Assemblée Nationale française du mercredi 7 novembre,et suite à une interpellation du député Marie-Jeanne, la manœuvre fourbe qu’il a élaborée avec ses amis du néo-ppm :

« Si une majorité d’élus martiniquais demande au gouvernement de rester dans le calendrier électoral national et de ne plus organiser les élections de la collectivité unique en 2014 mais en 2015, nous y serons attentifs. »

Ces propos disqualifient le gouvernement socialiste et prouvent, une fois de plus, que les lois peuvent être allègrement modifiées en fonction des intérêts politiques personnels des copains et des coquins.

Mais, aucune manœuvre consistant à faire voter les élus du néo-ppm et alliés pour renvoyer une seconde fois la date de mise en place de la collectivité unique ne saurait se justifier, ni politiquement ni moralement. Il s’agirait d’un pronunciamiento brutal, cautionné par l’Etat socialiste, au moment même où la gravité de la situation économique et sociale et l’urgence d’un nouveau modèle de développement commandent, plus que jamais,le maintien de la date de 2014, au plus tard.

La comédie a sans doute assez duré.

Martinique

Vendredi 09 novembre 2012