Bondamanjak

COMMENT BERNARD HENRI LE VIT…

Bernard Henri Levy réagit à l'appel de son confrère Alain Filkinkraut… "Mes amis ont-ils perdu la tête ? Prendre la défense de Sébastien quand c'est Sébastien, et non plus Kader et David, que l'on agresse, très bien. Dire et répéter qu'un casseur reste un casseur quelle que soit la couleur de sa peau et quel que soit, surtout, le « malaise social » qu'il invoque, bravo. Mais de là à parler de « racisme », de là à réamorcer cette bombe sémantique qu'est la notion de « racisme anti-Blanc », de là à jouer avec des mots graves, lourds de sens et de sang, chargés de la douleur des siècles, il y a un pas dont je ne comprends pas qu'ils aient pu si allègrement le franchir. Une ratonnade est une ratonnade. Ce sont des hommes et des femmes concrets, concrètement torturés, assassinés, lynchés. C'est tout un appareillage policier, politique, philosophique, scientifique, qui s'appelle, en effet, le racisme et qui débouche sur des meurtres réels qui furent, parfois, des meurtres de masse. Confondre ceci et cela, mélanger la tradition du lynchage et une manif qui tourne mal, penser sous le même mot le tabassage odieux de « Sébastien » et les centaines de morts en pleine guerre d'Algérie, du 17 octobre 1961, amalgamer enfin francophobie et judéophobie en venant, comme Finkielkraut, nous raconter que la première « se répand » comme la seconde et ne « s'en distingue pas », tout cela est ahurissant et relève, dans le meilleur des cas, de la confusion intellectuelle. Attention, oui, amis. Renoncer à bien nommer les choses, c'est, vous le savez aussi bien que moi, ajouter au mal en ce monde. Galvauder les noms de la souffrance, c'est profaner la mémoire des victimes d'hier et se rendre impuissant à secourir celles d'aujourd'hui." Sources : lepoint.fr