Bondamanjak

CONTINUITE TERRITORIALE : LOI…N DES YEUX LOIN DU COEUR

Le député guadeloupéen Victorin Lurel  déclare sa totale désapprobation au vu du nouveau dispositif de continuité territoriale envisagé dans le projet de loi programme pour l’Outre-Mer. 
Selon lui, il s’agit d’un grave retour en arrière sur le principe de décentralisation et d’une désolidarisation patente de l’Etat envers les outre-mers. 
Acquis de haute lutte, le principe de continuité territoriale semble n’avoir plus aucun sens pour le Gouvernement. En premier lieu, le montant du nouveau fonds de continuité territoriale ne bénéficierait plus d’aucune garantie d’évolution. Il pourrait donc à courte échéance être réduit ou disparaître purement et simplement. 

Ensuite, le passeport mobilité et le fonds de continuité territoriale seraient désormais financés sur la même dotation. On perçoit clairement la volonté de faire des économies au détriment des ultra-marins. 

Atteinte inacceptable à la décentralisation, le bénéfice du fonds serait désormais subordonné, pour chaque collectivité, à une contribution de la Région ou de la collectivité concernée. Les collectivités seraient donc contraintes de verser leur obole au préalable pour pouvoir compter ensuite sur la solidarité nationale. Le gouvernement n’a pas osé la même audace avec nos amis corses. 

Enfin, avec l’instauration du système prévu par le projet de loi programme, l’Etat entend revenir sur un système mis en place par la Région. Cela revient à annihiler les efforts consentis par la Région Guadeloupe qui a recruté des agents, aménagé des locaux et mis au point des systèmes informatisés. 

Voulue « ambitieuse » par le Président de la République, la future loi programme s’avère angoissante non seulement pour les élus et les socioprofessionnels, mais aussi pour les 20.000 Guadeloupéens qui, chaque année, bénéficiaient d’une réduction sur les billets d’avion vers l’Hexagone.