Bondamanjak

Décès de Michel Rodriguez, patron de Canal 10

S’il fallait une réponse collective des Guadeloupéens à tous ceux qui ont qualifié de racistes la population de l’île lors de la mobilisation initiée le 20 janvier dernier par le LKP, elle vient d’être donnée en cette nuit du 12 mai 2009 où des milliers de Guadeloupéens sont venu rendre un dernier hommage à Michel Rodriguez, fondateur de la télévision de proximité Canal 10. Ce “Moun Vini” étranger venu de l’Hexagone qui a su se frayer un passage dans l’univers médiatique de la Guadeloupe a reçu les hommages que le pays sait rendre traditionnellement à ses enfants.

Une vraie veillée guadeloupéenne avec orchestre et groupes de Gwo Ka pour accompagner le défunt et sa famille  jusqu’au bout de la nuit, et où chacun, quel que soit son origine ethnique, ou son niveau de vie est venu témoigner son émotion sans pour autant se sentir ni exclu, ni montré du doigt. Un rassemblement comme la Guadeloupe sait offir, où blancs et noirs dansaient ensemble au son du groupe “Le grand Typical”.  Ce soir là, tous se sont recueillis devant la dépouille de ce petit homme qui de son arrivée en Guadeloupe au début des années 70, à son décès le 10 mai dernier avait tour à tour crée un roman photo, Radio Jumbo, station périphérique émettant depuis l’île de Monserat, Radio Bis, première radio de la bande Fm, devenue depuis, Sun , puis Trace fm, et Canal 10, la première télé de proximité de l’île qui a su bousculer RFO, l’immobile télévision d’Etat. Ce soir là, toute la Guadeloupe a pu vivre en direct, comme l’équipe de Canal 10 avait su le faire des premiers jours de négociations au World Trade Center chaque seconde de cette soirée d’hommage. L’homme aurait apprécié. Au fait, Michel Rodriguez était blanc, Juif, pied noir, dans bon nombre de  pays d’Europe ce détail aurait pu lui valoir un certain ressentiment, ici, en dépit de ce qu’on fait croire à certains hexagonaux, ce n’était juste rien d’important. La Guadeloupe la prouvé, seul l’homme comptait.