Bondamanjak

EDF et France-TELECOM : « Poteaux en mitan » de la Martinique

alors que la Martinique cherche à chaque fois à déroger aux règles par des moyens divers. Ce serait pourtant un vrai progrès pour les usagers pour les raisons suivantes :
Assurer au maximum la continuité des réseaux.
Contribuer à l’embellissement des paysages.
Limiter les accidents liés aux chutes de poteaux et de lignes.
Minimiser les risques sanitaires liées à l’exposition aux champs magnétiques.

Au lieu de cela les lignes poussent anarchiquement de droite à gauche, en travers des routes, à des hauteurs inégales, se balançant dans les airs et.. dans les vents… Les poteaux sont érigés partout et il y en a pour tous les goûts, en bois, en béton, en fer… à quand le plastique ? Elles sont les agents les plus sûrs de l’enlaidissement des paysages de la Martinique. Presque partout où vous pouvez avoir une belle vue, la vue est coupée en deux par une ligne noire, horizontale.  Même les lignes à haute et moyennes tension qui devraient être enfouies ne le sont pas.

En Europe la France est le « mauvais élève » en matière d’enfouissement de lignes avec 32 % des lignes enfouies en moyenne tension et 27 % en haute-tension. Ce qui laisse pantois lorsque l’on sait que la France a enfoui 150 000 km de lignes en 10 ans. La Martinique elle affiche un réseau indigne d’une région européenne même ultrapériphérique.  Comparez avec le réseau des Pays-Bas qui affichent 100 % de lignes enfouies….
Lorsque l’on entend les responsables EDF Martinique et France quelquefois argumenter sur ce choix, ou plutôt sur ce non-choix, ou encore sur ce retard, les arguments fallacieux et ridicules fusent :
Les lignes enfouies ne seraient pas idéales en cas de séisme. Argument intéressant que l’on pourrait transmettre au réseau des eaux. A quand la distribution des eaux par voie aérienne ? En cas de séisme on peut être certain que le réseau aérien n’est certainement pas l’idéal… quant à un réseau souterrain on ne voit pas pourquoi il souffrirait. Ce ne sont pas les vibrations du sol qui détruisent un réseau souterrain, à moins que ce séisme soit particulièrement violent, auquel cas le réseau aérien ne ferait pas mieux et causerait en plus de graves dommages aux personnes !
Toujours selon les responsables EDF, les lignes enfouies créeraient des champs magnétiques plus importants que les lignes aériennes alors qu’en réalité l’enfouissement offre des possibilités d’isolation que n’offrent pas les lignes aériennes.
Quoiqu’il en soit ces arguments masquent les vraies motivations : économiser au maximum, de manière à générer les profits maximum sans investir.
Le seul argument qui tienne la route serait d’avouer franchement : on n’a pas envie de dépenser de l’argent, on est là  pour offrir un service minimum.

Et cela depuis plus de dix ans. A EDF et à France-Telecom Martinique on n’a pas fait  le moindre investissement remarquable vers des progrès techniques dans le domaine des réseaux. Dans le domaine de l’électricité on n’a pas pensé à des centrales  modernes axées sur les énergies propres.  L’impression que l’on stagne voire que l’on régresse dans ce domaine est forte…
La centrale de Bellefontaine va être reconstruite, avec…. la même technologie de M….. autrement dit au mazout. La pire que l’on puisse imaginer ici et la moins adaptée au local (on pourrait faire du solaire, est-ce trop demander ?) On pourrait être la région de France pionnière dans ce domaine… par exemple. La centrale de Bellefontaine est responsable de la désertification des fonds sous-marins de la région où elle est implantée. Elle est responsable d’émanations de CO2 et de dioxyde de soufre, à deux pas d’un lycée récemment implanté et d’une zone d’habitation ! Et, tout naturellement on pense reconstruire, à l’identique !
Pourquoi faire bien ce que l’on peut aisément faire mal ?

 Quand à EDF France de manière globale, il n’y a pas eu de financements sérieux en direction des énergies renouvelables, contrairement à ce que leur politique de communication semble sous-entendre.

Lignes en tout genre ne posent pas uniquement des questions de santé publique et de progrès vers un avenir respectueux de l’environnement, mais aussi vers une amélioration de la qualité de nos paysages.

 A quand des lignes enfouies dans le sol ?
La réponse vient immanquablement : « c’est trop cher ».
  Si après la seconde guerre mondiale on s’était posé la question du coût de l’électrification des campagnes et que cet investissement n’avait pas été fait, parce que « c’est trop cher »,  les familles des campagnes seraient toujours à cuire leur viande au feu de bois et à conserver leurs aliments dans le sel !. Tout progrès exige une dépense mais qui ne doit pas masquer les bénéfices que l’on peut en attendre.
L’enfouissement des lignes apporterait des bénéfices en terme d’impact sur le tourisme, d’impact sur l’environnement, en termes sanitaires… et aussi et surtout en terme de sécurité et de continuité du service car DEAN nous a montré que le réseau aérien est le pire que l’on pouvait imaginer en cas de cyclones !

Evidemment là encore,  certains pourraient dire mais…. On ne pourra pas.…
Je repense à ma remarque d’enfant : mais « pourquoi on ne fait pas de trottoirs sur la route de Didier ? ». On m’a répondu à l’époque : c’est impossible, la route est trop étroite…
Toujours enfant je disais : « pourquoi  on ne fait pas de sucre roux en carrés ? » …mais ce n’est pas possible…
A chaque fois que j’entends ce genre de réponse, je sens que la réponse est fausse. Ce qu’il y avait d’étroit, c’est uniquement les cerveaux qui généraient de telles réponses.
Car je reste persuadée que ce que l’on peut penser, on peut le faire.

ML MOURIESSE-BOULOGNE