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Emmanuel Macron au Ghana : heureusement qu’il y avait la climatisation

Lors de sa première visite officielle en #Afrique, le président Emmanuel Macron a compris que le Ghana ce n’est pas le Burkina Faso. Lors du discours du Président Ghanéen Nana Akufo-Addo, il a eu très chaud. Heureusement la climatisation fonctionnait.

Traduction du Discours du Président Ghanéen Nana Akufo-Addo face à Emmanuel Macron.

Je pense qu’il y une erreur fondamentale dans la problématique posée. Nous ne pouvons pas continuer à faire de la politique pour nous-mêmes dans notre pays, notre région, dans notre continent, sur de telles bases quelque soit le soutien que le monde occidental, la France ou l’Union Européenne peuvent nous apporter. Cela ne peut pas marcher ! Cela n’a pas marché et cela ne fonctionnera pas.

Notre responsabilité est de tracer un chemin qui nous amène à développer nos nations nous-même.
Il n’est pas juste pour un pays comme le Ghana, 60 ans après son indépendance de voir son système de santé et d’éducation financé par l’Europe.
Aujourd’hui, nous devrions être capables de financer nos besoins essentiels nous-mêmes. Et nous allons regarder les 60 prochaines années comme une période de transition, une période ou nous pourrons nous tenir sur nos deux pieds. Notre perspective ne doit pas être dépendante des aides françaises de ni de ce qu’ils font chez eux. Ils sont les bienvenus, ils sont appréciés. Nous apprécions l’aide qu’ils nous apportent.

Mais ce continent, avec tout ce qui ‘est passé, est encore aujourd’hui le dépositaire d’au moins 30% des plus importantes ressources du monde. De vastes terres arables et fertiles, la population la plus jeune du monde. Donc elle a de l’energie, du dynamisme on l’a vu à travers l’exemple de la résilience et de l’ingéniosité de ces jeunes gens qui ont traversé le Sahara et la Méditerranée… Ces énergies, nous voulons qu’elles travaillent chez nous. Et nous aurons ces énergies ici si nous commençons à construire des systèmes qui disent aux gens de ce pays qu’ils en sont l’espoir, que leurs opportunités sont ici avec nous.

Les migrations et les mouvements de population ont été présentés comme un phénomène recent. Cela n’a rien de nouveau, cela a toujours été. Et cela a toujours été lié aux mêmes causes : l’incapacité de l’endroit où vous êtes à vous fournir des opportunités. Alors vous partez ailleurs. Ceux qui connaissent l’histoire de l’Europe au 19ème siècle savent que la plus grande vague d’immigration venait d’Irlande ou d’Italie.
Vagues après vagues, irlandais et italiens ont quitté leur pays pour tenter le rêve américain. Tout ceci parceque l’Irlande ne fonctionnait pas et l’Italie ne fonctionnait pas non plus.
Aujourd’hui on n’en entend plus parler ; les Italiens sont en Italie et les Irlandais en Irlande. Et bien, nous voulons que les jeunes Africains restent en Afrique.

Et nous devons nous sortir de cette idée de la dépendance, de cette attitude qui consiste à nous demander ce que la France peut faire pour nous.
La France fera ce qu’elle doit faire pour défendre ses propres intérêts.[…]

Mais notre plus grande responsabilité en tant que leaders,en tant que citoyens, est de décider ce dont nous avons besoin pour élever notre pays. Nous devons avoir des institutions qui permettent d’avoir des lois qui fassent émerger un bon gouvernement qui défendent les intérêts du pays et non de ses dirigeants. Un système qui permette la reddition des comptes, qui permette la diversité, qui permette aux gens de s’exprimer et de contribuer à façonner les vœux du peules et l’interet public du pays.

Ce qui nous concerne est de savoir ce que nous devons faire dans ce 21ème siècle pour que l’Afrique s’éloigne de la mendicité, de la charité.

Quand vous considérez les ressources du continent Africain, c’est lui qui devrait aider les autres pays. Un si vaste continent.
Et dans notre propre pays le Ghana, nous devons avoir un leitmotiv qui est : nous pouvons le faire ! D’autres l’ont fait, nous pouvons le faire aussi.

Comment se fait-il que la Corée, la Malaisie, Singapour…qui ont obtenu leur indépendance en même temps que nous, fassent partie aujourd’hui de la première partie du monde ?
Que s’est-il passé ? Pourquoi 60 ans après notre indépendance, nous en sommes ou nous en sommes ?

Voici la question qui nous concerne tous : les Africains, les ghanéens. Et pas la France, avec tout le respect que j’ai pour le Président Français. Vous savez que mon amitié avec la France est très forte, je suis un francophile. Donc je n’ai pas de problème avec ça. Mais je vous parle de notre propre objectif, ce que nous avons à faire pour permettre à nos pays de fonctionner de façon à créer les conditions qui feront oublier aux jeunes gens l’effort hasardeux de se rendre en Europe.

Ils ne vont pas là bas car ils en ont envie, ils partent parce qu’ils croient qu’ils n’ont aucune opportunité dans ce pays.
C’est donc cela que nous devons changer.
Et je crois que si nous changeons d’état d’esprit, cette habitude à la dépendance, cet état d’esprit contingenté à l’aide et à la charité nous verrions dans les décennies à venir, l’épanouissement des Africains se mettre en place, et l’émergence de nouvelles personnalités Africaines.

Ce sont mes convictions profondes et c’est la raison pour laquelle le slogan de mon mandat présidentiel est : nous voulons bâtir un Ghana par delà l’aide, un Ghana indépendant, auto-suffisant, capable de se tenir sur ses pieds et de bâtir sa propre vie. Nous pouvons le faire, si nous avons le bon état d’esprit.

Après l’intervention inutile de Macron, qui bégaye, qui bafouille et frôle le lapsus :  » pour ceux qui pensaient que ce n’étaient que les mots d’un président Françanf…(il a dû penser très fort à la françafrique) …Français parlant de l’Afrique « , le Président du Ghana reprend :
Il a beaucoup d’idées, il a beaucoup de choses positives à dire, mais comme vous avez pu le constater, j’ai aussi les miennes.