Bondamanjak

France-Antilles, entre sinistrose et désinformation

Dans la nouvelle course à l'information orchestrée par les nouvelles technologies, le quotidien France-Antilles édition Martinique serait en train de se doper pour pouvoir suivre le rythme en plein dans l'ère de la vitesse. Mais en sus, pour péréniser la sinistrose, un doigt de désinformation est nécessaire pour faire prendre la mayonnaise façon "t'inquiète sé ba kochon". Le vendredi 28 décembre 2007, pour accrocher son lectorat, FA affiche en une un cinglant (sans gland) :  "Bagarre à Génipa Vengeance à Sainte-Luce" Boudoum tout moun an pri. Et en page 2, le titre est quasi orgasmique : " Métros contre Martiniquais : le fusil pour répondre au poing". Le fait divers mue en affaire pigmentaire. Le nirvana journalistique atteint des cîmes… le Dieu qui signe ce papier affiche RL (Rodolphe Lamy pour les intimes), fort des ses informations précises, il se donne à fond, il relate l'incident avec une verve rare, une bagarre entre 4 individus, trois métropolitains qui battent un martiniquais comme un lambi. Ce dernier ne prend pas la blague trouve du renfort dans sa famille, se rend à Sainte-Luce et un coup de feu fait un blessé. . Ca c'est du scoop, le prix Pulitzer pointe son nez…boudoum. Mais là où le sieur par sur une étonnante flaque d'huile déontologique c'est qu'il veut plus. Beaucoup plus alors, il enfonce le clou du spectaculaire : " Le parquet a pris au sérieux cette affaire sensible par son contexte politique et les susceptibilités qu'elle pourrait entraîner. Plusieurs des auteurs ou co-auteurs du coup de feu seraient apparentés au Mouvement Indépendantiste Martiniquais et deux seraient des agents du Conseil Régional". La nouvelle vaut son pesant d'or dans le contexte politique actuel. Cela peut faire mal. Seul hic, nous sommes en pleine désinformation…Ce fait divers n'a rien d'un conflit racial. Sur les  trois "métropolitains" deux sont des martiniquais pur sucre, "natif natal" seul le troisième est …"métropolitain". Mais le pire est à existe…car là où RL fait fort c'est qu'il trouve important de signaler que le camp de l'auteur du coup de feu est du MIM. Un peu comme si chaque fois qu'on arrêtait un violeur, un voleur, un pédophile on signifiait clairement son parti politique, sa religion ou mieux son numéro de sécu…

Quand les membres du MIM apprennent la nouvelle, le traitement de l'information n'étonne personne.  Alors commence une réelle quête de la vérité. Appel à France-Antilles, Daniel Marie-Sainte prend le dossier en main, Alfred Marie-Jeanne est tenu informé mais il est hors du département . A France-Antilles, on est conscient de la gaffe monumentale qui s'érige à la Place Stalingrad …et on sait que quelqu'un devra  prendre pour son grade. Le rédac chef Rudy Rabathaly épuisé par la sinistrose rythm qu'il a entretenu admirablement durant toute  l'année est en vacances…c'est Son second Jean-Marc Kromwel qui tente de gérer la crise. Pas évident car la vérité dément tout ce qui a été écrit dans le papier de RL. Entre le MIM et le support de presse de la famille  Hersant, le torchon risque de brûler…le fond de l'air sent mauvais. Le lendemain, ce samedi 29 décembre 2007, le bouclage du journal fait dans le "pas de vagues"…Un article sur le feu d'artifice n'a aucune envie de mettre le feu aux poudres… l'affaire Génipa/Sainte-Luce figure modestement dans une colonne . En page 2 dans une colonne le méa culpa est de rigueur. C'est RL qui rédige le pensum…le profil est bas…bref. Dans une brève, intitulée "Le Conseil Régional s'insurge" On note une nécessaire rectification : " Après vérification hier auprès de nos sources judiciaires habituelles et de proches du dossier, il semble évident que le Conseil Régional et le MIM n'ont rien à voir dans ce dossier. De fausses informations nous avaient été transmises et nous regrettons cette méprise qui ne visait nullement à nuire à l'institution et au parti politique". Reste à savoir à qui aurait pu profiter le crime ? Bonne question.