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Frantz Fanon, « L’homme qui interroge » (Radio)

Frantz Fanon, « L’homme qui interroge » (1925-1961).
Quelle a été l’influence de Frantz Fanon sur la prise de conscience des peuples sous domination étrangère ? Fut-il un un maître à penser, un acteur déterminant ? Et quel est aujourd’hui l’héritage de la vie et de la carrière de ce révolutionnaire qui fut aussi un éminent psychiatre ?
Né à Fort de France en 1925, Frantz Fanon décide très jeune de quitter son milieu natal. Engagé volontaire pendant la seconde guerre mondiale, blessé au combat, puis étudiant en médecine à Lyon, il subit pendant ces années de formation l’expérience mortifère du racisme, cette « déviation existentielle ». « Le Noir n’est pas un homme » écrit-il dans Peau noire masques blancs. Fanon refuse l’assimilation, se révolte contre le déni des cultures « indigènes », l’oppression économique et identitaire des colonisés, la violence faite aux peuples dominés.

Psychiatre à l’hôpital de Blida en Algérie, Frantz Fanon va mener un double combat. Combat du médecin qui pourfend les théories raciales prétendument scientifiques et lutte pour désaliéner les malades mentaux victimes des traumatismes de la colonisation, qu’il analyse en clinicien. Combat de l’homme engagé pour le renversement radical du colonialisme et la restauration de la dignité de l’homme. En 1956 il donne sa démission de l’hôpital de Blida, part pour Tunis où il devient un membre actif du FLN, avant de mourir d’une leucémie en 1961.

Fanon ne verra pas l’Indépendance de l’Algérie et ne connaîtra pas les lendemains désenchantés de l’ère post-coloniale. Quelle a été son influence Fanon sur le processus de libération de l’Algérie et la prise de conscience des peuples sous domination étrangère ? Sa pensée subversive a été occultée aux lendemains ambigus de la décolonisation par les peuples qu’il avait contribué à libérer.

Quelle place donner aujourd’hui à sa pensée toujours actuelle sous bien des aspects ? Bâtisseur d’Histoire ou bâtisseur de rêve ? Frantz Fanon fait partie de ces figures idéalistes dont l’illusion lyrique est le moteur de l’Histoire – laquelle peut trahir leur rêve.