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Grève à Fort-de-France. Les élèves bloquent les lycées (photos)

Un blocus de l’entrée du lycée de Bellevue, Schoelcher et du lycée Joseph Gaillard  a été organisé par les élèves à la Martinique ; cadenas, palettes, bloc de béton avaient été placés pendant la nuit devant le portail du lycée. 

Les lycéens se sont ainsi mobilisés pour témoigner leur solidarité avec le corps enseignant concernant la défense de leur droit à la retraite sur une base solidaire mais ont également exprimé leur exaspération face à la réforme Blanquer : spécialités complexes, emplois du temps surchargés, nouveaux programmes qui ne tiennent aucun compte des difficultés des plus fragiles. 

Ils ont précisé qu’il s’agissait d’une réforme passée en force et trop rapidement, réforme  qui ignore la réalité sur le terrain ; Ils ont insisté sur les difficultés pour concilier spécialités et emplois du temps, pour mener de front les exigences des spécialités et du tronc commun. Découragement pour certains, colère pour d’autres, agacement contre une réforme qui n’a pas été discutée. 

Une délégation d’élèves choisis par le lycée de Bellevue et reçus par  Messieurs les proviseurs  ALGER et KALALA et Madame THIMON,  a exprimé son inquiétude quant aux conséquences sur leur avenir futur et ont précisé leurs revendications : il espèrent la mise en place de stages de remise à niveau pour les élèves de 1ère ou d’aide pour les élèves en difficulté afin qu’ils réussissent au mieux face aux nouveaux programmes ;  Quant aux élèves de seconde , ils souhaitent avoir des jours de stages ou d’information sur leurs futures spécialités. Ils soulignent que ces spécialités sont « coefficient 16 au bac » .

Ils réclament égalementla mise en place de cours de rattrappage pour les élèves de terminale 2019-2020 en cas de non-obtention du bac. Par ailleurs,  ils souhaitent que les grandes écoles clarifient  leurs attentes quant aux spécialisations attendues.

Enfin, ils espèrent bénéficier de moyens supplémentaires pour que l’année de 1ère soit moins compliquée à vivre (psychologiquement parlant) .Les proviseurs ont par ailleurs indiqué qu’un nombre important d’élèves (et pour la majorité de bons élèves) sont venus personnellement exprimer leur mécontentement au sujet de la nouvelle réforme. 

Les manifestants ont réaffirmé vouloir gréver auprès du corps enseignant dès le lendemain mardi dans les rues de Fort-de-France. 

Concernant la réforme des retraites, tous disent unanimement qu’ils ne veulent pas travailler comme des esclaves jusqu’à 64 ans et estiment qu’il s’agit là d’un recul sur le plan social Ils entendent se défendre et exprimer leur désapprobation. Ce sont, disent-ils des décisions qui vont les concerner plus tard. Ils argumentent en insistant sur le fait qu’ils trouvent étonnant de se battre pour des acquis sociaux qui datent de 1983. On revient à la retraite des années 40. C’est n’importe quoi ! disent-ils. 

Tous regrettent que rien n’a été prévu pour les redoublants. Comment vont faire les terminales avec la nouvelle réforme, avec les spécialités ? Ils sont inquiets. Ils refusent de travailler dans un stress permanent avec un injonction à  la productivité. Toujours plus de travail mais avec moins de droits, de considération pour les travailleurs, en tant que personnes. 

« On a pas les mêmes valeurs que ces gens-là ». répètent-ils. Ils .. veulent juste nous asservir. On ne veut pas trimer toute notre vie, finir usés alors que les riches ne payent même pas leurs impôts et mettent leur argent dans les paradis fiscaux. « On ne se laissera pas faire ».