Bondamanjak

GUYANE : PROCES EDF, QUAND LES MASQUES TOMBENT

 

Le 4 décembre 2007 s'est tenu le procès tant attendu des 5 agents d'EDF. Les médias en avaient fait le procès du siècle avec à la clé un matraquage médiatique sur des prétendues violences contre un directeur d'EDF. Ils annonçaient avec certitude des peines encourues pouvant aller à 5 années de prison ferme et des dizaines de milliers d'euros d'amendes. En effet, le Code Pénal prévoit des peines pouvant aller de 6 mois à 9 ans de prison ferme avec des amendes cumulées allant de 7500€ à 150 000 d'euros.

Les montages d'EDF et du parquet ont été démontés par des vérités criantes et par la pugnacité des avocats.
Tout ce qu'on vous a raconté n'est pas vrai !!!
Un parquet au service d'EDF. Nouvelles et Multiples preuves de collusion.
La veille du Procès, Me LUCIANI et Me TACITA apportent un courrier au Procureur lui signifiant le manque de pièces importantes dans le dossier. Ils reçoivent un refus sec du procureur.

L'audience du 4 décembre 2007 débute par une demande du procureur d'éliminer les témoins cités par la défense. Refus des avocats. Le tribunal impose une côte mal taillée et ne retient finalement que 6 témoins sur 14. Il indique couper la poire en deux mais ne motive pas sa décision. Il ne retient soit disant que ceux qui ont été des témoins visuels des faits et qui ont été cités dans les dépositions. Lors de l'interrogatoire de Robinson par les avocats, et pendant que celui-ci était en difficulté et commençait à se contredire, il y eut un incident de prétoire opposant Maitre Duhamel et le procureur qui s'en prit à elle. Il lui ordonna de se taire. Maître Tacita s'interposa et eut une altercation avec le procureur. Il lui rappela qu'il n'avait pas à interrompre un avocat, que seul le président était habilité à le faire. Ce dernier ne broncha pas et ne rappellera jamais le procureur à l'ordre. Un avocat relève que J-V Castor est convoqué en tant que témoins le 15 mai à la gendarmerie, que 3 minutes après son arrivée, il est mis en garde à vue et menotté. C'est de la connivence. Les avocats relèvent le record avec lequel l'affaire est traitée par la justice : incident le 27 mars, garde à vue 2 mois après, procès le 4 décembre de la même année alors que d'autres affaires extrêmement graves, datant de plusieurs années, ne sont toujours pas traitées.

Pourquoi les médias n'ont pas relaté le témoignage clé de C. GERARD, adjoint de PEDESERT à la Centrale de Dégrad des Cannes ??? C. Gérard confirme dans sa déposition qu'il a eu à critiquer Pédesert sur son mode de management, en lui indiquant qu'il devrait plutôt s'adapter au mode de fonctionnement de la centrale et respecter les gens qui travaillent avec lui. C. Gérard confirme que le rapport qu'il a rédigé lui a été demandé expressément par la direction ainsi qu'aux autres cadres. Ceux-ci les ont rédigé tous ensemble, dans une salle. Les avocats insistent sur le fait que les rapports des cadres ont été orientés : même type de phrases, tournures et vocabulaire similaires, même police, même date. C. Gérard dit que l'action syndicale était symbolique et quelle n'avait rien de violente. C. Gérard confirme qu'il a simplement vu M Hartmann tomber.

Pourquoi les médias n'ont pas dit que le constat de l'huissier était contestable et contesté ?? Les avocats ont rappelé sous le contrôle du juge que les témoignages de l'huissier, appelé à établir un constat « privé », n'ont pas plus de valeur que ceux des autres témoins. Bizarrement, l'huissier au service d'EDF (transporté et payé par cette entreprise) a pu indiquer des noms sur la base d'informations des cadres présents. Or ces mêmes cadres déclarent autre chose dans leur dépositions (ne pas pouvoir donner de noms ; pas d'intention de jeter ; pas d'action en vu de faire retirer une plainte ; etc.)

Le certificat médical innocente les prévenus et confirme la simulation. En effet, Hartmann dit avoir eu des hématomes au visage et mal au genou. Or le certificat médical ne fait état que d'une lombalgie sur simple déclaration de Hartmann lui-même.

Seule la condamnation intéresse EDF ! Au soir de l'audience, stupéfaction !!! EDF, par la voix de son avocat Me Toison, ne réclame qu'un euro symbolique. Elle veut une condamnation afin de rétablir un nouveau dialogue social pour permettre un redémarrage d'EDF Guyane (selon son avocat), qui valide les sanctions prises et qui donne comme un message de fermeté aux agents d'EDF. Les 20 000 euros de dommages et intérêts réclamés par les dites victimes sont démontés par nos avocats qui les caricaturent et montrent le toupet de ces personnes.

LA RELAXE est l'unique décision possible si la justice existe dans ce pays.

      1.      Les 3 camarades (Castor, Bardoux, Labrador) doivent être relaxés du grief de violence volontaire en réunion. Aucun témoignage ne désigne clairement un des accusés. En outre, le principal concerné, Hartmann, précise dans « La semaine Guyanaise » qu'il n'y avait pas d'intentionnalité. Cette affirmation a été reprise par Robinson et Gérard qui disent qu'ils n'avaient jamais évoqués l'intentionnalité dans leurs dépositions. « Le doute doit toujours bénéficier aux accusés » or ici le doute est manifeste. « On ne peut pas être plus royaliste que le roi » plaident les avocats de la défense.

      2.      Concernant l'entrave à la liberté du travail, compte tenu du caractère répétitif de l'infraction dont se serait rendu coupable « le seul » Jean Victor Castor, il appartenait à EDF de saisir la justice pour faire cesser le trouble. Tous les blocages de site durant les conflits de travail ne sont pas correctionnalisés, condamnés par la justice et ne tombent pas sous le coup de l'entrave à la liberté de travail. Dans le cas contraire, les tribunaux seraient engorgés de plaintes pour entrave à la liberté de travail avec la multiplication des conflits sociaux.

      3.      L'accusation d'intimidation avec l'objectif de faire retirer la plainte n'est pas fondée et même les témoignages des cadres (Gérard, Robinson, Hartmann) ne confirment à aucun moment que le déménagement du bureau ait été associé à cette revendication.

      4.      Si la violence volontaire en réunion tombe, l'obligation de prélèvement biologique (ADN) ne se trouve plus justifiée.

     Dernière minute
      La préfecture organise cette chasse aux sorcières comme au temps terrible du Maccartisme aux USA. En effet, une nouvelle scandaleuse vient de tomber : le soir de l'audience du 4 décembre 2007, a eu lieu en préfecture une réunion bilan du procès et perspectives anti-UTG en présence du secrétaire général de la préfecture, du procureur, des directeurs d'EDF, de la SGDE et d'un inspecteur du travail.

    Rien d'étonnant pour ceux qui ont pu assister au procès, tant la collusion Etat/EDF était évidente.

[Charles André CLARKE]  <http://www.utg-guyane.com/spip.php?article69>