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Haiti : Compassion ou bal des hypocrites ? Cas de la France…

Le niveau scolaire des immigrés dépend de leur parcours migratoire, et notamment de leur âge à l’arrivée en France. Il dépend aussi de la qualité du système scolaire et des taux de scolarisation dans leurs pays d’origine, ainsi que des caractéristiques socioculturelles des populations migrantes. Les immigrés haïtiens, d’origine francophone et d’immigration ancienne, sont peu diplômés : 77 % n’ont aucun diplôme, et à peine plus de 4 % ont un diplôme de niveau supérieur au bac. Les originaires de Sainte- Lucie sont dans une situation similaire : 80 % n’ont aucun diplôme, et seuls 3 % sont diplômés du supérieur. Cependant, une centaine de diplômés du supérieur sont issus de ces deux communautés.

Environ 700 immigrés de moins de 25 ans étaient scolarisés en Martinique en 1999. Leur taux de scolarisation, de près de 67 %, est inférieur de 11 points au taux régional. Cet écart est même de 13 points pour les Saint-Luciens et les Haïtiens. À l’inverse, pendant la scolarité obligatoire (6 à 16 ans), les jeunes immigrés haïtiens sont très largement scolarisés. Les filles issues de l’immigration sont moins fréquemment scolarisées que les garçons.

60 % des Haïtiens dans le DOM-TOM sont au chômage

Quand ils travaillent, les immigrés non diplômés occupent pour la plupart des emplois salariés et peu qualifiés. En majorité, ils sont plus exposés à la précarité, en particulier les femmes et les jeunes. Le chômage y est bien plus élevé que dans le reste de la population. Ces difficultés concernent avant tout les natifs d’Haïti et de Sainte-Lucie : les autres ont un taux de chômage de moins de 20 %, largement inférieur à la moyenne régionale.

60 % des Haïtiens sont au chômage, faisant ainsi de cette communauté la plus touchée. Les immigrés de Sainte-Lucie sont également très exposés, avec un taux de chômage de 54 %. Ces deux communautés réunies représentent 55 % des actifs immigrés mais comptent pour 70 % des chômeurs. Le taux de chômage des autres immigrés, inférieur à 20 %, est largement inférieur à la moyenne régionale.

Les hommes sont principalement ouvriers, artisans ou commerçants (62 %) et les femmes majoritairement employées (43 %). Les agriculteurs exploitants représentent 4 % des actifs. Presque tous (97 %) sont Haïtiens ou Saint-Luciens. Ces derniers occupent plutôt des métiers d’ouvriers (47 %) et d’employés (37 %). En revanche, les Haïtiens sont plus souvent artisans commerçants (30 %) ou ouvriers (30 %) qu’employés (16 %). Environ 210 immigrés sont cadres ou occupent des professions intellectuelles supérieures (ingénieurs, médecins, etc.). 19 % des originaires d’Haït ou de Sainte-Lucie occupent des métiers de cette catégorie, soit deux fois plus qu’en moyenne régionale.

Environ 43 % des femmes haitiennes des îles occupent emplois précaires

Elles occupent des métiers de faible qualification comme employées de maison, femmes de ménage chez des particuliers, serveuses et commis de restaurant ou encore professionnelles du nettoyage ou gardiennes d’enfants. Plus de 21 % travaillent dans le commerce de détail, 17 % occupent des professions intermédiaires et 11 % sont ouvrières. Elles travaillent majoritairement dans le secteur tertiaire (66 %) et le commerce (21 %). Les hommes sont présents dans les domaines d’activité traditionnellement masculins comme l’agriculture ou la construction mais aussi dans le commerce. Ils sont vendeurs, ouvriers agricoles, maçons, mais aussi médecins hospitaliers.

Heureusement que tout le Domiens ne versent pas dans l’obsession anti- haïtienne, au contraire plusieurs s’interrogent sur le fondement de cette xénophobie. Cette dernière est l’œuvre d’une minorité agissante, et comme telle, elle fait beaucoup de bruits et ment systématiquement sur les données. Enfin, elle mobilise, organise des pétitions, interpelle les élus. Radio contact, bien que mise en demeure à plusieurs reprises par le CSA pour incitation à la haine raciale contre la communauté haïtienne, continue de répandre son venin.

Et les larmes de crocodiles, l’hypocrisie, l’identité nationale …

 

Guershon Nduwa