Bondamanjak

Hier…

Hier, vendredi, j’ai vécu une rare journée. Le vendredi en Martinique est généralement un jour slow down. Les actifs, qui en l’occurrence méritent de grosses guillemets, préparent activement l’arrivée du week-end.

Une frénésie étonnante qui les situe entre le mouton paresseux et… le molokoy stressé. Aussi je n’aime pas ces vendredis qui se ressemblent affreusement.

Hier, j’ai donc travaillé sans chercher à reproduire ma force de travail. Pas de midi à 14 heures… pas un moment de répit… Sauf quand la femme d’un ami me proposa… Tu veux un verre de Coca ou un verre de jus de citron ? Des citrons du jardin… Il n’y a pas eu photo… Et là j’apprenais que ces précieux fruits venaient de Tahiti… et que j’aurais, si je voulais, la possibilité de faire une marcotte.

La précieuse et presque rare Martinique que j’aime me souriait. Un peu plus tard, un autre ami me proposa une part de gâteau maison. Le pavé faisait dans le para-sismique mais l’important c’était le geste.

Dans la soirée, le meilleur était ailleurs, du côté de Fonds Masson à Rivière-Salée. Je passai devant une humble demeure. Sur la véranda, des hommes vidaient des bouteilles de rhum. Belle ambiance. Ces êtres n’ont plus grand chose à prouver. Simplement, ils prennent le temps de vivre et vivre pour eux n’est pas un vain mot.

Dans un coin, un homme qui assume le chaleureux rôle de préparateur de mets faisait frire du poisson. Les odeurs, les senteurs ont fait le reste.

J’aime cette Martinique là…

Alors on parle, on se présente et on se découvre des liens de parenté. Rien de bien anormal quand on vit sur une île de 80 km de long et 33 de large. C’est cette Martinique qui s’éloigne que j’aime. Hier…c’était ce jour que j’aimerais vivre aujourd’hui et …demain.