Le 6 octobre 2025, le tribunal correctionnel de Nice a condamné Joël Calmet, 72 ans, ancien pilote de ligne et ex-militaire, à quatre ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur les deux fillettes de sa compagne, âgées de 5 et 7 ans.
Le parquet avait requis trois ans, mais les juges ont alourdi la peine et délivré un mandat d’arrêt international.
L’affaire avait éclaté en novembre 2019, lorsqu’une collégienne niçoise s’était confiée à l’assistante sociale de son établissement, révélant avoir été victime, avec sa sœur, d’attouchements répétés commis plusieurs années auparavant, en 2013, par l’ami de sa mère. Les experts psychologues avaient jugé leurs témoignages crédibles et concordants.
Depuis, Calmet vivait en Martinique, où il travaillait comme instructeur aéronautique. Avec sa compagne, il avait également acquis une maison en Thaïlande, pays tristement associé au tourisme sexuel.
Entendu puis relâché par les gendarmes en Martinique. Eh oui…le blanchiment de blanc est une spécificité locale. Et en sus moi l’habite…quand on. s’appelle CALMET c’est qu’on a le vice dans le beau cal de confiture.
Avant sa condamnation, l’ancien pilote avait été entendu par les gendarmes en Martinique, où il avait minimisé les faits. Mais contre toute attente, il avait été relâché librement, sans contrôle judiciaire. Peu avant l’annonce du verdict, il a pris la fuite à bord de son avion bi-moteur, stationné sur le parking de l’aérogare : direction la Floride.
Des zones d’ombre inquiétantes
Pour Me Bénédicte Page-Cohen, avocate de la plus jeune victime, ce dossier révèle une enquête « laborieuse » et une justice trop indulgente, laissant filer un homme d’« une dangerosité extrême ».
Au-delà du scandale judiciaire, l’affaire pose de graves questions :
• Comment un homme déjà visé par des réquisitions du parquet a-t-il pu vivre et enseigner en Martinique en toute tranquillité ?
• Pourquoi a-t-il été relâché après son audition, alors qu’il avait un profil inquiétant et un mandat d’arrêt imminent ?
• Avec qui cet instructeur en aéronautique était-il en contact sur place ? A-t-il bénéficié de soutiens ou de complaisances pour disparaître aussi facilement ?
Autant d’interrogations qui laissent un sentiment d’incompréhension et de malaise, alors qu’un pédocriminel condamné a pu prendre son envol, sous les yeux mêmes des autorités, et disparaître.
gilles dégras