Bondamanjak

Jour 1 de l’Après-Facebook. Comment le réseau a fait sans doute élire Donald Trump.

Il était une fois un réseau social « cool ». Un endroit avec que des « amis ».
Il disait même que *jamais* il ne deviendrait payant. Oui, un monde où tout est gratuit, où on peut avoir des nouvelles de ses nombreux amis et publier sa belle vie… pourquoi s’en priver.

Depuis hier ce réseau social est « in the merde ».
Fin de la légende, hier dimanche 18 mars 2018.

Facebook vient de se prendre une bonne claque et le monde entier enfin se réveille.
Un lanceur d’alerte anglais vient de dynamiter son image de startup décontractée.
Dans un interview au Guardian (en anglais hélas – à voir en fin d’article) un ex-analyste dénonce l’entreprise qui lui a permis de récupérer plus de 50 millions de profils Facebook complets, simplement à partir d’un jeu idiot de test psychologique.
Avec l’accord (actif) de Facebook.
Coût de l’opération ?
1 million d’euros.
Bénéfice ?
Enorme.
L’élection de Donald Trump.

Le système était simple :
Vous vous ennuyez sur Facebook à surveiller les fréquentations de votre ex… quand – pris de gros poil au moral – vous vous mettez à jouer avec une « app » Facebook gratuite qui vous permet de connaitre votre profil psycho.
Le test a été imaginé par un professeur d’origine russe travaillant aux USA.
Cela fait plus sérieux que les tests de BIBA magazine…
Une situation anodine ?
Non, car en vous inscrivant vous inscrivez automatiquement toute votre chaine d’amis.
Avec seulement 150 000 joueurs une entreprise anglaise, mais rebaptisée « Cambridge Analytica » pour faire sérieux, a réussi à récupérer plus de 50 millions de profils !
Leur but = monter des « murs » de fakenews « autour » de ce docile troupeau.
Derrière Cambridge Analytica se cache l’âme damnée de Donald Trump, Steve Bannon. Ex-patron d’un site d’extrême droite raciste qui a un temps été « conseiller spécial » Trump à la Maison Blanche avant d’être viré comme un malpropre car il en savait trop.
Bannon et ses amis ont investi 15 millions de $ dans la boite. Et Steve Bannon a réussi à créer une véritable machine de guerre psychologique. Un algorithme capable redéfinir l’univers de perception des naïfs qui ne jurent que par Facebook.
Et – en passant – le fameux professeur qui aurait créé le test serait un agent russe infiltré aux USA ! (on est dans un film)…
Avec les informations récupérées, liens, hobbies, ton des conversation (même privées), sorties, réactions à l’actualité… l’entreprise a sorti 50 millions de profils psychologiques de première main. Selon nous ils ont ciblé l’intime et le secret : les « peurs ».
Car dans le monde politique d’extrême droite, la peur est le principal moteur du « changement ». La « peur » de l’immigré, la « peur » du chaos, la « peur » de changement…
Cet impact de la peur est prouvé scientifiquement. Elle supprime le raisonnement logique et demande une ré-action instinctive.
Quand vous avez peur, vous n’êtes pas « vous-même ».
Grâce à Facebook Cambridge Analytica a réussi à avoir la liste des peurs les plus intimes de 50 millions de personnes.
Dans un seul but.
Faire élire Donald Trump.

Et ils ont réussi.


L’équipe d’ados milliardaires à t-shirt gris de Facebook vient ainsi de prendre sa première vraie claque. Cette entreprise supposément basée sur de bons sentiments vient de « grandir » d’un coup. Elle est en partie responsable d’une catastrophe politique à l’échelle mondiale.
Elle a prouvé sa puissance « à faire le mal »*, simplement en manipulant LA PERCEPTION des milliards de naïfs qui laissent trainer leur informations personnelles sur ce réseau.
Elle est devenue adulte et ne peut plus se défausser sur un prétendu « risque technologique ». Pendant tout le processus Facebook a été tenu au courant. Ils ont bien tenté d’arrêter le système… en passant des … coups de fils à Cambridge Analytica.. LOL… « Ils appelaient de temps en temps pour nous demander si nous avions supprimé les données » avoue le lanceur d’alerte. Normal, quand un client te lâche 1 million d’euros tu prends des gants. Tu demandes poliment.
Aucune donnée n’a été effacée, tout a été récupéré et utilisé.
Et Trump a gagné.
Depuis c’est le chaos politique aux USA.
L’homme s’avère être un pur psychopathe, sans doute sénile, qui entraine son pays dans les bas-fonds des régimes totalitaires : népotisme, soupçons de détournement de fonds, collusion avec les Russes… Que des informations que nous savions déjà AVANT l’élection… et qui curieusement ne « passaient » pas le mur de « fakenews de Facebook ».

A BMJ nous avons toujours une relation compliquée avec les censeurs du réseau. Et de gros doutes sur la pertinence de leurs décisions sans appels. Nous nous sommes lassés du manque de transparence sur leurs fameuses « règles » à géométrie variable… Lassés de l’avidité financière de Zuckerberg et de son équipe. Pour nous Facebook c’est le contraire d’Internet. Facebook c’est un trou noir : tout ce qui y entre ne ressort jamais. Internet que nous souhaitons est libre, ouvert, gratuit et facilement partageable. Le contraire du Facebook actuel qui n’est qu’une sombre machine à cash, qui n’hésite même plus à vendre les données personnelles de ses « membres ».
Money, money, money…

Bon réveil, bienvenue dans le monde des adultes Zuck.

La vidéo qui prouve que tout cela est bien réel

* clin d’oeil au premier slogan de Google « Don’t do Evil »…