Bondamanjak

La directrice de cabinet, le chiant à la trottinette et le dunk raté

 

Ce vendredi 13 février 2009, 17 h, j’arrive à la rue Victor Sévère à Fort-de-France en Martinique.
Je passe la barrage filtrant orné de policiers et je traine de façon nonchalante ma utile trottinette. Oh oh, l’accueil est en mode « Change »…
Voilà deux musclors qui m’entourent histoire que je ne me transforme pas en morengue. Un autre s’active pourtant je ne suis pas nombreux…pire je suis seul.
Un autre qui avait une belle casquette presque neuve m’adresse la parole « Monsieur attendez un moment quelqu’un veut vous parler » – je comprends rapidement que l’on veut m’interdire l’accès à l’ancien palais du gouverneur …et me voilà donc avec deux gardes du corps…le chargé de la sécurité arrive…après dix minutes…entre temps, je demande à mes nouveaux potes pas choisis si je peux faire un coup de fil comme dans les films.
Accordé. J’appelle mon réseau… »je suis entouré de flics à la préfecture, si je ne te rappelle pas dans 15 mn préviens mon conseil…« 
Je mange des pistaches quand …une femme de race pure qui aurait pu faire une brillante carrière en WNBA ou en NCAA avance à grand pas. A ses côtés , la chargée de com de la préfecture jubile son rouge à lèvres de mauvais goût ,cache mal sa joie intense. Ses yeux de mouton paresseux presbyte pétillent.

Elle est avec Marie Aubert, la directrice de cabinet du préfet et cette femme qui n’a rien d’une dame pipi va lui permettre d’humilier ce petit con de Gilles Dégras, de lui niquer la gueule une fois pour toute.
Bel espoir. Arrivée à trois mètres, la miss lâche un « bonjour« .
Sans l’avis de mes deux limiers du jour, je fais deux pas pour réduire le périmètre sanitaire et je lui tends la main pour lui imposer un contact épidermique qu’elle ne semble pas souhaiter. Mais il y a du monde…en sus la dimension pigmentaire de l’embrouilleur ne joue pas en sa faveur…Elle ne peut donc refuser ma politique de la main tendue…lol.
Eh oui la crise sociale a du bon. Et j’en abuse ma buse.
Elle a en mains un document…Et comme je suis un spécialiste de la lecture inversée, je pige vite le contenu « objectif » et unilatéral qui relate mon légitime pétage de plomb de la veille.
Pas de scanner dans une préfecture (pourtant on n’est pas dans un pays de l’est …) pas de fichier informatique du rapport de Yves Jégo…tiens je croyais que dans le cadre du développement durable on devait utiliser moins de paperasse…bref.
Quand l’incompétence flirte avec la médiocratie on comprend pourquoi la Martinique et la Guadeloupe sont en crise…
J’écoute à peine cette Pétula Clark, qui me réclame une carte de presse à la con au moment où Eric de Lucy rentre à L’Elysée les mains dans les poches. Tjip.

Eh oui, la République Française, la France, le pays des droits de l’homme permet ce genre d’errance égalitaire. Le ton monte rapidement, je réclame que l’entretien voulu se déroule dans son bureau (P…qu’est-ce que je suis chiant...)

Elle refuse…La miss préfère lâcher son rêve exquis : « je voudrais que vous présentiez des excuses à ma collaboratrice« . la phrase est ambitieuse et la belle présence des forces de l’ordre annonce une réponse souhaitée qui pourrait déclencher un pic orgasmique chez plus d’une. Mais c’est mal me connaître…Dans ma tête les injures qui font partie de mon patrimoine linguistique se bousculent au portillon…
J’avale quelques pistaches pour préserver un calme de plus en plus précaire. Aliker. Je suis déçu…j’aurai tellement aimé leur faire plaisir. Donner un sésame à la gente (jante ?) féminine mais je ne suis pas très fan de tunning. Ma réponse est simple. « Awa, je ne ferai aucune excuse, je respecte les gens qui me respectent« . La directrice de Cabinet est sur le cul…et surtout au bout du rouleau. Elle vient de se faire moucher par un sans-papier. C’est la merde, ces nègres ne respectent plus rien…
Je ramasse ma trottinette et je me casse.
La miss a raté son dunk elle va devoir regagner son camp…bredouille…je sais que je n’ai point voulu baisser mon froc. Normal, je ne suis pas un ange…mais ça, il fallait le savoir. 

 

 gilles dégras