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La population martiniquaise n’a rien à gagner aux jeux de couloirs élyséens

 
M. Marie-Jeanne : « un choix dans le cadre de l’article 73 et un autre dans le 74 » 
Le chef de l’Etat veut donner la parole aux Martiniquais : c’est ce que demande FMP. Il refuse de toucher à la Constitution et conserve donc toutes les possibilités actuelles offertes par l’article 73 : cela conforte FMP et tous les partisans de l’article 73. Mais il y a mieux encore, si l’on se réfère aux déclarations du président de la région, lui-même, parues dans France-Antilles. Le quotidien écrit : « Même satisfaction chez le président du conseil régional (sous entendu après celle de son collègue du département) :  » Ce qui implique, dit M. Marie-Jeanne, un choix dans le cadre de l’article 73 et un autre dans le 74. C’est le titre XII de la constitution actuel qui est la référence — rien d’autre — nous a-t-il certifiés  » ». Il y a donc mieux – et du nouveau – puisque ce double choix possible (« un choix » et « un autre choix »), qui est demandé depuis des mois par FMP et de nombreux Martiniquais, notamment dans le cadre des Etats-généraux, paraît recevoir des soutiens de poids en la personne du président de la république et, plus encore, de la part des présidents du Congrès. Rappelons le souhait de FMP, exprimé à plusieurs reprises, et ici même : deux questions, deux réponses, deux bulletins correspondant à chaque question. Pas de oui ou non. 
 
Après l’échec du 7 décembre 2003, une session de rattrapage 
Toutefois, il y a lieu de s’interroger sur ces initiatives qui consistent, alors que les Martiniquais ont déjà rendu leur verdict, à aller négocier dans le huis-clos de l’Elisée une nouvelle consultation de rattrapage ainsi que la formulation de la question qui pourra le mieux attraper l’électeur. Ce n’est pas très démocratique : la population martiniquaise n’a rien à gagner à ces jeux de couloirs élyséens. Ce n’est pas glorieux, non plus : la visite des deux présidents semble avoir été déclenchée par celle du Maire de Fort-de-France, quelques jours plus tôt. Deux contre un : l’union fait la force. Faudrait-il préciser cependant que l’essentiel du temps passé à l’Elisée par nos deux présidents l’a été en compagnie d’un conseiller du président de la République.  
 
En revanche, la capacité de nos élus à se faire recevoir par le président de la république devrait surtout servir à faire avancer des dossiers dont on se contente de dire qu’ils sont bloqués pour cause de mauvais statut.  
 
Yves-Léopold Monthieux 
samedi 9 mai 2009