Bondamanjak

La Poste du François…

Je signale à l’agent à l’entrée qui gère le courrier (Lydia) mon problème. Elle dit qu’elle me prend en compte, que j’attende devant le DAB. Une dame surveillait pour moi. Je reprends mon poste une demi-heure. Je retourne à l’intérieur elle retourne voir l’agent qui lui déclare avoir « trop d’argent à compter et qu’il faut attendre ». J’attends. Avec d’autres usagers qui sont dehors on entend derrière le DAB, divers bruits qui nous confirme la présence d’un agent. Sur ce Lydia sort et vient aider l’autre agent à ouvrir complètement le DAB, et là surprise pas de trace de carte, « elle a dû tomber dans un endroit inaccessible ». Je reviens à l’intérieur et m’inquiète de savoir si l’opération à été validée et qu’elle démarche je dois faire. A cette occasion une de ses collègues met en doute ma bonne foi, déclare que j’ai du faire une bêtise genre « ce n’est pas possible ». Lydia, à force, m’a pris en sympathie (je tiens à préciser que depuis 11 ans que je fréquente ce bureau je l’ai toujours vu dispo et avenante essayant d’être la plus efficace et c’est agréable, je l’en remercie).Elle interroge mon compte et me dit qu’il n’y a que 5 euros et puis.  Alors là, stupeur et tremblement. Elle me rassure me dit que cela sera vérifié et éclaircit le lendemain, que le bureau m’appellera, que je peux compter sur elle. Sur ce je pars, je suis restée deux heures dans le bureau.

Mardi  09, je me présente au bureau à  15H. Pleine de bonnes intentions avec la volonté de solutionner ce problème, toujours autant besoin de cet argent. Il y a deux dames à l’accueil dont l’adjointe de Mr le receveur (je l’apprendrais plus tard). Je me présente, après un embarras on me dit d’attendre dans le bureau du conseiller clientèle. Je m’assieds, j’attends. Au bout de vingt minutes, je dois être à l’école à 4 heures, je me lève et retourne au guichet courrier et là, l’autre agent me déclare qu’il faut faire un courrier à la banque postale, une réclamation sur un ton suffisant, méprisant. Je me sens blessée dans mon orgueil de pauvre. J’élève la voix consciente d’être entendue dans l’ensemble du bureau, je n’aime pas être poussée à bout de cette façon, ni me donner en spectacle. Ces gens vous poussent dans vos derniers retranchements, indifférents aux enjeux qui sont les vôtres. J’ai réclamé Mr le Receveur et c’est là que celle-ci s’est déclarée comme étant son adjointe et donc omnipuissante, lui n’est pas là, je suis à sa merci. Elle m’a déclaré être dans l’impossibilité de vérifier mon compte sur informatique, je lui ai demandé si  elle ne se moquait pas de moi. J’ai menacé, tempêté, pour finir je lui ais demandé une feuille et un stylo, lorsque vous n’avez pas le choix il vous faut plier, j’ai attendu un quart d’heure la feuille. J’ai respiré et demandé ce que je devais déclarer, une carte perdue dans un DAB, une opération validée, pas de ticket, ni reçu, ni preuve, je sens que c’est mal parti.

De son ton le moins cordial (les incivilités commencent là), elle m’a de mauvaise grâce énuméré les modalités, tout en ronchonnant, excédée, j’ai froissé la feuille, tourné mon dos, lui disant que  « j’allais m’occuper d’elle ». J’avais l’intention de me rendre à la Gendarmerie et de porter plainte.

Le mardi 09 à 16H20 mon téléphone sonne, une des conseillères financière de la poste m’annonce qu’après vérification il y a bien 130 euros sur mon compte et que je peux venir le lendemain. Ce qui était impossible, le devenait miraculeusement, encore un jour de perdu.

Mercredi 10 octobre :08h05 Je me présente au bureau, il y a bien 25 personnes devant moi, madame l’adjointe est là, je n’attends aucune faveur de sa part, je fais la queue. Et là, j’ai revu ce que je ne voyais plus depuis longtemps (je me sers que du DAB), des grandes personnes debout (il y a deux chaises pour le public au fond de la salle), une jeune femme avec un nourrisson de quelques semaines, des femmes nombreuses. Un agent au guichet seulement pour nous servir, nous l’armée de ceux qui n’ont pas le choix, pour qui il faut attendre coûte que coûte. On attend, l’adjointe passe dans la file et distribue des formulaires, je l’entends mal parler à une grande dame sous prétexte qu’il y a d’autres moyens de payer sa facture. Je prends la blague avec mes voisines et discute, il y a eu un fait divers horrible hier au François, un homme s’est immolé ; quel désespoir faut-il ressentir pour en arriver là ? Entre temps, une de mes amies sort d’une confrontation avec l’adjointe qui vient de lui expliquer que ce que lui a dit la Banque Postale, la veille au téléphone était impossible, elle est sortie en disant devenir folle. On attend. Au bout de 20 mn Mde l’adjointe soulage la jeune fille et son nourrisson en la servant entre deux. Bien, mais les autres qui méritent aussi d’être soulagés, rien on assiste au ballet des agents qui vont et viennent, des deux conseillères qui sont derrière,un seul agent au guichet. Les gens s’impatientent. Râlent, il faut dire que depuis 40mn que je patiente, il s’est présenté 5 personnes munies d’une carte « Handicapés », forcément ils sont prioritaires et heureusement encore.

Un de mes amis se présente au service courrier, pour récupérer un recommandé, deuxième fois qu’il se présente et la lettre n’est toujours pas remise car il s’avère impossible de la localiser, efficacité quand tu nous tiens. Pendant ce temps Mde l’adjointe explique qu’un deuxième agent sera là, à 9 heures.

Vers 9h 05, c’est mon tour, lorsque je vois une femme enceinte d’au moins 7 mois et puis dans la file, je lui propose de passer devant moi, ignorant les regards noirs de certains. A 9h35, j’ai réglé mon problème et rempli un formulaire de perte de carte dans le DAB, un comble. E

Si je vous relate tout cela, c’est que dans la position de cette institution vis-à-vis de ses modestes clients, je vois surgir un mépris envers les petites gens qui devient intolérable, et qui, à mes  yeux représente le pire de ce que nous a laissé la Présidence de Mr Sarkosy . Le mépris des pauvres.

Pourtant, à la vue des statistiques, nous sommes nombreux entre chômeurs, retraités aux pensions minables, Handicapés aux pensions minables, interdits bancaires de toutes sortes, à subir tous les jours le mépris des gens d’en face, ceux dont on dépend, ceux qui on le pouvoir, ceux qui comme notre recteur poursuivent l’insulte jusqu’à l’étranger en toute impunité. Il est temps de sortir de l’ombre. C’est quand notre printemps à nous ?

Des milliers de gens vivent cela chaque mois et j’aimerais savoir combien pourrait nous relater leur mésaventures avec les administrations diverses et variées, qui passent leur temps à nous mépriser, nous, les toutes petites gens et si mon sentiment est partagé.

 

Corinne  Leclerc