Bondamanjak

LAVI DEWO KON AN VIDEO

"Ici, les jeunes touchent à tout sauf à la vie"… Un jour, ma cousine sortit cette phrase qui mettait le sujet étrangement au dessus du verbe. Aujourd'hui, quelques jours après la fête des morts, je trouve qu'elle prend tout son sens. Hier, au Saint-Esprit en Martinique, un adolescent de 14 ans a tué froidement un autre du même âge avec une arme blanche. Pourquoi ? La victime ne voulait pas sortir avec une jeune fille. Cette dernière, fruit d'une génération d'instant winner, n'a pas supporté ce refus. Indignée, elle a informé son frère qui a ainsi mué le non dream en drame.

La réalité devient alors d'une rare violence. On n'est pourtant pas dans un jeu où on fait "play" ou "again"… La spirale judiciaire qui s'enclenche réveille tout le monde sauf le mort qui a le plus mauvais rôle dans ce mauvais game. Avant hier, on avait déjà comme le pire. A Rivière-Salée, un jeune saléen de 23 ans est tué par deux jeunes lucéens (de la commune de Sainte-Luce) qui voient d'une mauvais oeil le fait qu'il fréquente une de leurs copines. 5 coups de couteau lui ôtent la vie. Cette dernière devient banale… Le souffle de vie n'a plus de sens pour une jeunesse qui ose de plus en plus verser dans l'absurde. Le lien entre ces deux drames… des peines de coeur ? une dérive des valeurs, de l'éducation ? Une mauvaise vision de la réalité ? Les réponses ne se bousculent pas au portillon… surtout pour des familles torturées par le lourd poids de la réalité de maintenant et de demain.  Et pourtant, "the show must go on".