Bondamanjak

Le CAPES de Créole continue,

Depuis plusieurs années, il y a un consensus en Martinique autour du créole. A l?origine, un groupe de militant de la langue a ?uvré dans le sens de sa reconnaissance, puis de son enseignement. La mise en place en 2000, après des années de lutte, du CAPES de créole venait consacré une première victoire. Ce qui n?a pas plu à tout le monde et notamment à certains détracteurs qui n?ont eu de cesse de minimiser et tenter de réduire l?importance de cette avancée historique. Devant la nouvelle menace, les signataires de la pétition (voir le texte qui suit), avec en tête Raphaël Confiant, ont alerté les parlementaires antillais, les associations domiennes dont le Collectif DOM, afin qu?ils se mobilisent pour cette nouvelle bataille qui visait à sauvegarder l?authenticité et l?intégrité du CAPES de Créole. C?est chose faite. S?il est vrai que le Collectif Dom a participé à la dernière bataille dans son rôle de lobbyiste, il est un peu osé qu?il puisse affirmer « Le Collectifdom obtient du Premier Ministre, le maintien du CAPES Créole ». Quand on sait que ce Collectif n?existait pas que les Confiant, Bernabé, Arsaye, Dobat, Dispagne, Boukman, ? étaient déjà au combat. Pétition : NON A LA DENATURATION DU C.A.P.E.S DE CREOLE ! En l?an 2000, à la suite d?une intense campagne de mobilisation de divers acteurs de la cause créole à la Martinique (le GEREC-F, Bannzil Kréyol etc.), ceci avec le soutien du « Mouvement pour le Respect de l?Identité Culturelle Réunionnaise », le ministère de l?Education Nationale, sous la houlette de Jack Lang décidait, enfin, de créer un CAPES de créole, à l?instar de celui existant depuis plus de quinze ans pour les autres langues régionales. A cette époque, de nombreuses voix se sont élevées, notamment à la Réunion et en Guadeloupe, pour affirmer publiquement la non nécessité d?un tel concours, puis, se rendant compte que celui serait bel et bien mis sur pied, grâce au soutien massif des députés et sénateurs des DOM, certains ont cherché à l?étouffer dans l??uf en proposant d?en faire une simple valence au C.A.P.E.S de Lettres Modernes. Fort heureusement, le Ministère suivit la position des créolistes martiniquais qui réclamaient un C.A.P.E.S à part entière avec au moins 5 valences : lettres modernes ; anglais ; espagnol ; histoire ; géographie. Il s?avère que par la suite, et pour des raisons sur lesquelles, il est inutile de revenir, le jury du C.A.P.E.S de créole fut composé, depuis la première année de son existence par des personnes qui s?étaient soient opposés, par voix de presse, à la création de ce concours soit ne s?étaient aucunement battus pour que celui-ci soit institué. En dépit de cette situation pour le moins ubuesque, le C.A.P.E.S de créole entre dans sa 5è année d?existence et chaque année 8, puis désormais 4 certifiés sont recrutés. Nous ne reviendrons pas non plus sur les nombreuses irrégularités qui ont marqué depuis lors le fonctionnement de ce jury qui jusqu?à cette année n?était composé d?aucun membre de la 73è section du CNU, celle des « Langues et cultures régionales ». Puisque par définition, un jury n?est pas éternel, nous comptions que les choses s?arrangeraient avec le temps, par le remplacement progressif de celui-ci. Or, ne voilà-t-il pas que nous venons d?apprendre que certains d?entre eux cherchent à saborder le navire, se sachant, dès l?année prochaine, hors jeu. EN QUOI CONSISTE CE PROJET DE SABORDAGE ? A tout simplement supprimer le C.A.P.E.S de créole dans sa forme actuelle et à revenir au vieux projet de « valence créole au C.A.P.E.S de Lettres Modernes » que nous avions cru, à tort apparemment, mort de sa belle mort. Motif avancé : le Ministère, qui est passé de 8 postes au début à 4 postes offerts au concours aujourd?hui, finira un jour par supprimer le C.A.P.E.S de créole comme il l?a fait pour d?autres langues dites rares. IL S?AGIT LA D?UN ARGUMENT FALLACIEUX DONT L?OBJECTIF REEL EST DE MINIMISER LA PLACE DU CREOLE DANS NOTRE SYSTEME D?ENSEIGNEMENT EN LE TRANSFORMANT EN UN SIMPLE APPENDICE D?UNE AUTRE DISCIPLINE. Un tel projet est inacceptable ! Inacceptable au plan pédagogique. Inacceptable au plan culturel. Inacceptable au plan politique. Le C.A.P.E.S de créole fait, en effet, partie des réparations qui sont dues à nos peuples suite aux trois siècles d?esclavage et comme tel ne saurait être remis en cause. Il a obtenu, rappelons-le, l?assentiment de tous nos élus politiques de quelque bord qu?ils soient et une poignée d?individus, aux motivations obscures, ne saurait se croire autorisée à en modifier ni la forme ni le contenu. NOUS N?ACCEPTERONS AUCUNE DENATURATION DU C.A.P.E.S DE CREOLE ! SIGNATAIRES (par ordre alphabétique) : 1) AHMED (Younous) : La Réunion/Sociologue, Journaliste. 2) ANSELIN (ALAIN) : Martinique-Guadeloupe/Egyptologue. 3) ARSAYE (Jean-Pierre) : Martinique/Traducteur, Docteur en Langues et Cultures Régionales. 4) BEAUJOUR (Jean-Claude) : Guadeloupe/Docteur en Droit, avocat au barreau de Paris, Maître de conférences à l?E.N.A. 5) BELAISE (Max) : Guadeloupe/Doctorant en philosophie. 6) BENZID-BASSET (Lila) : France/Formatrice (alphabétisation). 7) BOISDRON (Dominique) : GUYANE/Documentaliste. 8) BOYER-FAUSTIN (Daniel) : Martinique/Conseiller d?Insertion et de Probation. 9) BOUKMAN (Daniel) : Martinique/Ecrivain. 10) BOUTRIN (Louis) : Martinique/Osthéopathe. 11) BROCHE-JARRIN (Josiane) : Martinique/Psychologue. 12) CAMBRONNE (Stella) : Guadeloupe/Doctorante à l?Université des Antilles et de la Guyane. 13) CAPRICE (Alain) : Guadeloupe/Enseignant retraité. 14) CHAMOISEAU (Patrick) : Martinique/Ecrivain. 15) COCO-VILOIN (Tony) : Guadeloupe/Cinéaste. 16) CONFIANT (Raphaël) : Martinique/Ecrivain, maître de conférences en Langues et Cultures Régionales à l?Université des Antilles et de la Guyane. 17) CROCHET (Mickaël) : La Réunion/Président du Mouvement pour le Respect de l?Identité Culturelle Réunionnaise. 16) CUPIT (Christine) : Martinique/Journaliste pigiste. 19) DAVID (Lisa) : Martinique/Journaliste à RFO. 20) DAVIDAS (Roland) : Martinique/Professeur certifié de créole. 21) DIJOUX (Marie-Line) : La Réunion/Educatrice. 22) DISPAGNE (Michel) : Martinique/Maître de conférences en Sciences du Langage à l?Université des Antilles et de la Guyane. 23) DOBAT (Daniel) : Martinique/Contractuel de créole. 24) EBION (Roger) : Martinique/Enseignant retraité. 25) ELBAZ (Gilbert) : France/Professeur des universités en langue et littérature anglo-américaine à l?Université des Antilles et de la Guyane. 26) ETIENNE (Jane) : Guadeloupe/Professeur certifiée de créole. 27) FARGUES (Charles-Henri) : Martinique/Fonctionnaire. 28) FOURNILLON (Ghislaine) : Martinique/adjoint administratif. 29) GENDREY (Carine) : Guadeloupe/Professeur certifié de créole. 30) GOFFIN (Alexandre) : Martinique/Etudiant en France. 31) GROEVIUS (Marie-Line) : Guadeloupe/Les Verts. 32) HUI-PING (Wen-Dode) : Martinique/Maître de conférences en Sciences de l?Education à l?Université des Antilles et de la Guyane. 33) JACKSON (Jean-Philippe) : Guadeloupe/Licencié en créole, Agent administratif. 34) JALTA (Odile) : Martinique/Commerciale. 35) KARAM (Patrick) : Guadeloupe/Président du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais. 36) KNEUR (Michel) : Martinique/Technicien de l?aéronautique civile. 37) LAFLEUR (Marie-Rose) : Guadeloupe/Ecrivain. 38) LAROSE (Véronique) : Guadeloupe/Documentaliste. 39) LAURET (Daniel) : La Réunion/Ancien professeur à l?IUFM de la Réunion. 40) LIRUS (Marie-Yolande) : Martinique?France/ Pasteure itinérante. 41) LITAMPHA (Léandre) : Martinique/Retraité de l?Education Nationale. 42) LOIAL (Chantal) : Paris/Chorégraphe (compagnie de danse « Difé Kako ». 43) MORIN (Vincent) : France/Maître de conférences en mathématiques et statistiques à l?Université de Brest. 44) PALIN (Jean-Michel) : Guadeloupe/Syndicaliste. 45) QUERE (Anna) : France/Journaliste à FR3-Bretagne. 46) RAMASSAMY (Diana) : Guadeloupe/Doctorante, Maison des Sciences de l?Homme et de la Société de Poitiers. 47) RAUZDUEL (Rosan) : Guadeloupe/Maître de conférence en sociologie à l?Université des Antilles et de la Guyane. 48) RICHON (Emmanuel) : île Maurice/Restaurateur d??uvres d?art, écrivain. 49) ROVELAS (Joss) : Guadeloupe/Syndicaliste, Militant pour les Réparations dues aux Africains et Descendants d?Africains. 50) SAFFACHE (Pascal) : Martinique/Maître de conférences en Géographie à l?Université des Antilles et de la Guyane, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. 51) SAHAI (Jean-Samuel) : Guadeloupe/ Professeur d?anglais au Lycée d?Hôtellerie et Tourisme Archipel Guadeloupe. 52) SILPA (Fabrice) : Martinique/Doctorant en Sciences du langage à l?Université des Antilles et de la Guyane. 53) SERALINE (Yves-Marie) : Martinique/Formateur, Opérateur culturel, Président de l?OMDAC. 54) TAILLEFOND (Henri) : Martinique/Caribéanniste. 55) ULLIDAH (Alex) : Martinique/Directeur Général de la SEMAM (Abattoir départemental). 56) VALTON (Jocelyn) : Martinique/Professeurs d?arts plastiques, Critique d?art. 57) YOYOTTE (Lucien) : Martinique/Opposant à l?armée française. 58) ZANDRONIS (Dannyck) : Guadeloupe/Enseignant et journaliste.