Bondamanjak

Le jour où on a voulu maintenir le Carnaval 2009 à Fort-de-France

 Les questions et propositions des responsables de groupes présents ont montré combien il est difficile de faire la part des choses entre les effets de la mobilisation et les positions des militants, et la réalité du carnaval. En respectant une certaine logique ce carnaval 2009 de Fort-de-France ne sera pas comme les autres, y compris celui qui avait eu lieu lors de la grève des employés de banque.
Beaucoup de participants abandonnent l’idée du clinquant, d’ailleurs certains d’entre eux ne sont pas en mesure de terminer ou d’utiliser les costumes, chars. Pas de char RCI…Seulement 10 bwadjak (en règle). Il y aura-t-il assez d’essence pour tous ? L’argent n’a pas coulé à flot puisque certains groupes sont en panne de sponsors, curieusement d’ailleurs on apprend dans cette réunion que l’argent des békés nourrit depuis longtemps le carnaval (Groupe Bernard Hayot pour Gwanaval, Aubéry ou Despointes pour d’autres).
Sachons que les politiques de la ville ont annoncé à cette réunion que la décision a été prise avec le collectif du 5 février afin de trouver un juste équilibre entre la continuation de la mobilisation et ont discuté avec les responsables du mouvement
En guise de conclusion de la réunion Yvon Lamorandière, l’agent affecté depuis sa création à la « Mission Carnaval » de la Ville depuis quelques années, a ensuite livré son point de vue. Par cette harangue , il a synthétisé bien à propos les interrogations et les propositions que nous sommes un certain nombre à avoir développé dans nos documents et prises de position en faveur des pratiques raisonnées du carnaval martiniquais, et mis en pratique depuis plus de 25 ans pour certaines d’entre elles Nous avons donc entendu, une rapide réflexion sur l’esprit du carnaval 2009, eu égard à la situation présente de mobilisation générale en Martinique et une reprise énergique des idées des participants à la réunion.
En ce temps d’indécision, doute dans les esprits, et d’espoir d’un avenir meilleur dans tous les domaines, ces paroles ont eu le mérite de motiver une partie des carnavaliers présents qui ont chaleureusement applaudi à cette intervention.
En bref, ce carnaval devrait être celui de la responsabilité dans la rue, mais aussi de l’initiative populaire qui s’appuiera sur les traditions du rad kabann, du bwabwa. Beaucoup de gens ne voient aucune contradiction entre ce moment traditionnel de détente et la mobilisation. D’ailleurs, quelques aspects du carnaval n’ont-ils pas déjà été apparents durant ces 2 semaines dans les défilés et après leur tenue ?
La majorité des participants de Moun La Kilti (collectif d’artistes) par exemple penche pour une non-intervention des musiciens durant les jours gras, durant lesquels d’ailleurs des interventions culturelles et militantes de ce nouveau groupement sont prévues.
D’autres souhaitent exprimer un hommage sous une forme à définir en mémoire du militant du LKP, membre de Akiyo, tué en Guadeloupe.

 YMS 18/02/09

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