Bondamanjak

Le sauveteur, la victime et le pillard : la jolie fable d’Haïti

La gazette d’@rrêt sur images, n° 109

Le saviez-vous ? Les Américains, avec leurs avions, leur porte-avions, leurs jeeps, et leurs cargaisons de machines à faire des glaçons, n’ont pas encore opéré un seul blessé en Haïti. C’est Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, qui a lancé cette petite bombe sur notre plateau. Il y avait là le patron de l’information de France 24, et un médecin haïtien. Tous deux en ont été abasourdis. Anti-américanisme primaire ? On verra bien. Nul doute que l’on va en entendre parler. En revanche, il est certain que la fable édifiante que nous racontent chaque soir les JT (le sauveteur blanc, l’enfant noir, et le pillard) nous masque une réalité tellement plus complexe. Un seul exemple : les premiers sauveteurs, ce sont les Haïtiens eux-mêmes (Brauman encore). Mais c’est tellement moins télégénique ! En première partie de l’émission, si vous voulez voir une entreprise de conditionnement en marche, ne ratez pas nos montages jubilatoires des plaidoyers des perroquets de l’UMP, sur le double salaire de Proglio, et ses justifications profondes. Regardez-les, Copé, Chatel Woerth, répétant tous la leçon bien apprise : « évidemment, ce salaire peut choquer, mais… » Hélas pour eux, ces recettes s’essouflent. Nos regards s’affinent. L’intensité même de l’offensive de com’ laissait déjà pressentir la reculade. Une certaine communication par saturation atteint peut-être ses limites. Nous sommes heureux d’y contribuer, même un peu. Notre émission est ici. (1) Ses meilleurs moments sont là. (2)

Si vous voulez avoir une idée de l’agressivité que peut déployer la corporation journalistique quand elle se sent menacée, ne manquez pas notre Ligne j@une de cette semaine. C’est peu dire que la corporation des « hyper-éditorialistes » s »est sentie menacée par Vincent Peillon, et le « lapin » culotté qu’il a posé à France 2. Peillon en a fait les frais sur Canal+, face à Jean-Michel Aphatie et Alain Duhamel, éminents représentants de cette corporation. Et cette électricité semble s’être aussi déplacée sur notre plateau, qui a rarement été si mouvementé. Notre émission est ici, (3) ses meilleurs moments sont là. (4)