Bondamanjak

LES FRANCAIS TRAVAILLENT TROP : la preuve par les chiffres.

Et si la productivité est en constante augmentation en France d’année en année, cela ne profite pas au pays, mais aux privés et aux revenus financiers. Cela ne génère aucune croissance. C’est une question de calcul, plus les salariés travaillent et moins les patrons embauchent, et plus ils licencient, plus ils réclament de leurs salariés rescapés, du travail supplémentaire pour ne pas passer « à la trappe ». La pression faite sur les salariés paradoxalement génère l’absence de croissance économique.

On se demande bien pourquoi en France on a  26 000 tentatives de suicides et 12 000 qui ne se ratent pas (chiffres INSERM), ce qui d’ailleurs place le chiffre du suicide comme étant supérieur au chiffre des accidents de la route. Beaucoup moins médiatisé, celui-là…. On se demande pourquoi on détient en France le record de la consommation d’anxyolithiques d’Europe, et on argumente un peu rapidement « c’est parce que les médecins en prescrivent ». Mais personne ne se posent la question suivante : pourquoi en prescrivent-ils ? Sans doute parce qu’ils ont en face d’eux des personnes en bonne santé, heureux de vivre et qui respirent le bien-être, bien évidemment.

La question du mal-être français est on peut l’imaginer politiquement incorrecte à évoquer, incorrect en effet de souligner que dans le pays le plus visité au monde, on vit mal. Le récent scandale de France Telecom qui semble confondre productivité et harcèlement moral est un exemple frappant de dérive, que doivent franchir pas mal d’entreprises pour qu’une telle productivité soit atteinte en France.

Il est amusant de noter que les salariés en « jouant le jeu du patronnat », créent en fait leur propre malheur, car ils ne gagnent pas forcément plus en travaillant davantage, et créent de surcroît du chômage qui apauvrit la France, car plus le chiffre du chômage est élevé, plus les charges par salarié sont élevées.

De quoi réfléchir sur la tendance actuelle à l’évaluation », qui va dans la droite ligne de la pression constante exercée sur les salariés. Intéressant de voir aussi que la France et le Japon détiennent le record des pays de l’OCDE en matière de suicides. L’évaluation, le contrôle sont une préoccupation constante, dans le privé comme dans le public, on veut tout évaluer, et là encore on arrive à des situations absurdes où les personnes qui « contrôlent » et évaluent sont parfois plus incompétentes, et moins diplômées que les personnes qui sont sensées être évaluées… Mais le résultat se traduit par du stress au travail et par des maladies liées au stress… Est-il si intelligent que cela de faire subir aux salariés cette pression permanente ? Que gagne-t-on, car là où l’on gagne, on le perd par ailleurs,  par exemple en creusant le fameux « trou de la sécurité sociale » qui prend des allures de gouffre,  que l’on cherche à combler  en appauvrissant encore davantage la classe moyenne et les foyers défavorisés en leur réclamant une participation de plus en plus importante. Amusant  là encore, lorsqu’un Barack Obama réforme la sécurité sociale de son pays en cherchant à faire un système un peu « à la française », que notre président lui cherche à américaniser ce même système.

Lorsque Henri Salvador  affirmait « le travail c’est la santé »,  et s’empresseait de modifier : Rien faire, c’est la conserver, les prisonniers du boulot, ne font pas de vieux os… Alors quand va-t-on réaliser que dans des pays comme les USA et le Canada, qui sont pourtant de grandes puissances, la pression exercée sur le travail est bien moindre et le bien-être au travail bien supérieur à celui des français, tout simplement parce que les tâches demandées au travailleur sont clairement définies et non pas « floues » et  les limites moins élastiques et moins fonction des névroses des managers  comme en France.

Alors quand on s’invite à américaniser, autant le faire dans le sens d’une évolution positive, que dans le sens d’une régression sociale !

Tous les éléments sont présents aujourd’hui en France pour qu’une explosion sociale ait lieu car le contrat social est rompu, personne n’ignore aujourd’hui que le travail non seulement n’est pas la santé, qu’il peut conduire à la mort, et tout le monde sait qu’il conduit assurément au mal-être, et nouveauté : le travail ne nous enrichit pas, ni le pays, ni les travailleurs, alors pourquoi travailler ?