Bondamanjak

Les malaises d’Yvette

Sur fond de toile de jute, la joute qui en rajoute prend une nouvelle dimension en Martinique. Ce jour Danielle Boriel, Professeure agrégée d’économie-gestion à  la retraite, répond à Yvette Galot…à ce rythme on va finir par tout savoir. Cool.

Yvette Galot a répondu à mon article et je m’en félicite, car elle fait elle –même la démonstration de la mystification que je dénonçais en même temps qu’elle révèle son vrai visage.

Elle fait un amalgame volontairement grossier, entre mes propos et ceux de Monsieur Louis Laouchez qui m’a honoré de son soutien et qui a courageusement mis l’accent où visiblement cela fait très mal : la vacuité de la politique culturelle qu’elle préconise.

Je dois dire ma stupéfaction, mon indignation, que le nom de la femme d’exception qu’était Madame Roussi- Césaire, soit associé à ce flot d’injures, d’insultes, d’éructations d’invectives proférés contre ma personne par Yvette Galot. Introduire  la pensée de Suzanne Césaire dans des propos aussi bas est insupportable, honteux et totalement indigne d’une responsable politique. Les draps de Madame  Roussi- Césaire, de trop délicate beauté, ne peuvent servir qu’à révéler  le vrai visage d’Yvette Galot.

La culture peut-elle s’accommoder de la haine ?

La mystification dévoile son vrai visage : celui de la haine. Pour écrire cela, il n’est point nécessaire que j’attaque personnellement Yvette Galot, que je fasse allusion aux origines de ses compétences culturelles ou aux origines de ses gallons en tant que femme politique…

Sa haine hideuse est d’abord une haine de la démocratie. Haïr la démocratie c’est dénier à quiconque le droit à la critique, la critique honnête et non injurieuse qui ouvre le débat. Mon article offrait à Yvette Galot, l’opportunité de placer ce débat sur la culture plus haut,  un débat de cette importance lui commandait d’expliciter son projet culturel pour la Martinique.

Si elle ne l’a pas fait, c’est parce que son projet culturel pour la Martinique est creux, c’est une mystification, d’où sa tentative d’obscurcir le débat, de manœuvrer à vouloir interdire tout droit à la défense (ce pour quoi Monsieur Brou a déjà eu raison devant le tribunal administratif et nous attendons la suite avec les résultats des procès en cours).

L’incapacité de comprendre le fait de critiquer, est symptomatique du comportement inquiétant de ceux qui majoritairement sont aux commandes de Martinique nouvelle. Les velléités de faire main basse sur tous les domaines, comme sur le domaine culturel, en niant l’existence de projets alternatifs, en se décrétant les seuls et uniques spécialistes de tout, est ce qu’il convient de dénoncer comme une pratique hégémonique, antidémocratique.

La haine, à quelque niveau qu’elle se distille n’a jamais permis l’épanouissement et on peut comprendre les malaises d’Yvette Galot et l’embarras qu’elle suscite en Martinique nouvelle.

Les malaises d’Yvette

Madame Galot est à l’affut de tout ce qui se dit à propos d’elle, dans différents médias, elle va jusqu’à s’imaginer qu’il existe un « anti-Galotisme ». En la circonstance, Yvette Galot quoique se « prenant pour un personnage », exprime son inquiétude concernant  ses intérêts propres, elle se sent « dérangée d’une artificielle quiétude ».

 

 Les malaises d’Yvette ne sont pas des malaises transférés (sauf à considérer qu’elle est ouverte à tout): ce sont bien ses malaises à elle, qu’elle exprime et j’avoue avoir été touchée par la souffrance qui s’en  dégage, résultat de sa haine contre qui elle est.

Son sentiment de ne pas faire «  partie du Sérail », n’est pas imputable au MIM dont elle n’est pas membre et où il n’y a pas de notables. Son choix de valorisation personnelle par l’arrivisme politique qui risque d’être remis en question à chaque changement de majorité doit être assumé par elle. Visiblement, elle a des problèmes non réglés avec sa couleur de peau  et c’est bien désolant ! Il lui reste à briser les chaînes mentales qui l’enferment dans des complexes inutiles.

Très fraternellement, je peux lui affirmer que de  même qu’elle a choisi d’être une victime, posture dont elle espère quelques minces bénéfices secondaires, elle peut aussi choisir la dignité et sortir de la victimisation. Personne n’est responsable de ses malaises et surtout pas moi !

En réalité, Yvette Galot,  pour qui « avoir du pouvoir, c’est exister », redoute, que soit mis en lumière l’immobilisme de ses propositions en matière culturelle, elle qui a accédé à l’« élite installée dans la cour du pouvoir, qui pratique l’imitation, le plagiat, le copier-coller d’un monde occidental érigé en modèle », a peur que soit révélé son « absence de profondeur intellectuelle, d’engagement et de projets adaptés à nos situations ».

Madame Suzanne Césaire en 1942, a très finement analysé la situation culturelle de la Martinique. Aimé Césaire a mis en œuvre une véritable politique culturelle pour nous-mêmes.

Au lieu  de son verbiage boueux, les lecteurs seraient très intéressés de découvrir les analyses fines de Madame Galot sur la situation culturelle en Martinique, en 2012 !

Qu’elle nous apporte dans le débat, la démonstration du caractère césairien du projet « Campus Caribéen des Arts », qu’elle porte au nom du Président de Région, dont elle rappelle le soutien et qui dans bien des domaines a trahi la pensée d’Aimé Césaire. L’avenir nous dira, si les experts culturels du conseil d’administration de cette nouvelle structure, seront en capacités d’éviter tous les conflits qui existent déjà et qui tôt ou tard vont faire surface.

L’outil pour débattre et échanger existe déjà « érèz di bonnè ! » : c’est le pseudo média « mawon » au nom bien épicé de Bondamanjak, qui a publié sa tribune et par qui elle aura ma réponse…

Il a existé et il existe encore des femmes politiques réellement compétentes qui pour autant n’affichent pas la prétention d’être exceptionnelles.

Par contre, la plupart de celles qui sont arrivées aux responsabilités politiques à la faveur entre autre, de la loi sur la parité, usent de mensonges, de dénigrements et de coups bas pour tenter de se maintenir à ces postes politiques. Elles sont dans l’incapacité d’imaginer qu’il puisse exister des femmes en capacité réelle, par leur seule compétence, d’exercer des mandats politiques, sans avoir besoin d’être poussées par des hommes, ni attendre qu’il leur soit proposé par ces derniers une quelconque visibilité. Les hommes ne peuvent positivement évoluer qu’accompagnés par des « intelligences » : il était donc prévisible que ces femmes là seraient les pires ennemies de la cause des femmes en politique.

Danielle BORIEL

Professeure agrégée d’économie-gestion à  la retraite.