La Martinique ne s’inscrit pas dans la même tendance globale que celle de la Caraïbe qui elle enregistre une progression régulière même si elle a aussi quelque peu souffert au cours des deux dernières années.
En 2010, le tourisme à la Martinique était au plus bas. Face à cette situation, une large concertation a été menée avec les
professionnels, les syndicats, les institutions et tous les acteurs du tourisme afin de repenser la stratégie et proposer notre plan de réforme du tourisme à la Martinique.
Le Conseil Régional a œuvré pour remédier à cette situation, et a proposé de nouvelles mesures. L’analyse et la comparaison avec le tourisme réussi de nos voisins, conforte cette idée de relancer l’activité touristique à travers ce plan de réforme. Les projets et les actions liés à notre plan de réforme intéressent tous les secteurs d’activité et a pour ambition non seulement de permettre à la population de se reconnaitre et de s’impliquer, mais présente aussi de véritables débouchés et sources d’emplois.
L’heure est donc venue de repenser en profondeur notre stratégie de développement.
Les chantiers à ouvrir doivent porter sur l’ensemble des leviers de la dynamique touristique, avec trois objectifs bien définis :
Changer l’image de la destination
Augmenter la fréquentation sur l’ensemble des segments
Augmenter la dépense moyenne du touriste sur l’ensemble des segments
Ces objectifs doivent s’appuyer sur une politique unique du tourisme pour la Martinique qui aujourd’hui menée par le Conseil Régional et piloté avec le concours du Comité Martiniquais du Tourisme, en concertation avec les
collectivités, le Conseil Général, les communes, les communautés de communes, l’Etat, les partenaires institutionnels, les Chambres Consulaires, les Syndicats, les acteurs privés et la population.
Ces leviers sur lesquels nous travaillons sont nécessaires à ce véritable développement touristique réussi et sont liés entre eux, dépendants d’une condition principale et incontournable, regroupant et intéressant tous les acteurs. Je les estime au nombre de 12.
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2/ Notre offre touristique qui doit être de qualité avec une labellisation des produits, nécessaire voire indispensable afin d’être au niveau du panel national et international, niveau de gage de qualité
3/ Les infrastructures nécessitent des investissements lourds et longs. Ils sont soutenus par la Région. Ils s’appliquent notamment aux EAT, à la Croisière…
4/ les sites touristiques, naturels ou patrimoniaux aujourd’hui répertorié et qui seront encore plus valorisés
5/ la saisonnalité que nous cherchons à gommer avec la création de nouveaux évènements et manifestations drainant des populations et des cibles nouvelles
6/ la sensibilisation de la population qui doit être associée à tous ces travaux et actions de remise en marche de l’activité. La population devient des « Bâtisseurs de Paradis ».
7/ la formation des hommes au tourisme et à ses spécificités afin que nous devenions de fiers professionnels au fait des meilleures techniques pour les meilleures performances, en un mot des professionnels d’excellence.
8/ l’accompagnement des entreprises en veillant à leur développement, avec des mesures fiscales ou réglementaires.
9/ la promotion est un des derniers, mais non le moindre des leviers. La réussite de notre projet passe par la promotion de notre offre sur les différents marchés. C’est une étape indispensable et très importante dans notre volonté de changer l’image de notre destination
10/ la conquête de nouveaux marchés est subordonnée au levier promotion. C’est la somme de tous ces outils précieux et forts qui nous permettront de séduire autrement et durablement.
11/ une accessibilité plus large, c’est la principale raison de cette réunion d’aujourd’hui pour la signature de notre convention de destination dans le cadre de l’ouverture de la ligne à partir de ROISSY. Nous ne devons pour autant pas nous détournés de l’Amérique latine et particulièrement du fort potentiel du marché du Brésil.
12/ enfin l’analyse et les observations sont nos deux derniers leviers pour veiller à nos avancées, mesurer nos résultats, et surtout, tirer des leçons, anticiper et proposer
Ainsi la dynamique dans laquelle nous nous inscrivons vise à rendre la Martinique plus attractive.
Cette attractivité doit s’appuyer sur une stratégie nouvelle. Pour ce faire nous allons:
* Définir un positionnement Identitaire et de Marque : unité de la Martinique et la volonté de la positionner comme une marque
* Elaborer une nouvelle stratégie marketing tournée vers les filières prioritaires :
– Tourisme d’affaires avec, en projet immédiat la création d’un Bureau des Congrès en partenariat avec la Guadeloupe, avec un site internet dédié à ce secteur. Plus généralement, nous sommes aujourd’hui certains que le tourisme d’affaires présente une forte opportunité de développement touristique pour la région Caraïbes Françaises. En effet, de nombreuses opérations se sont tenues chez nous, congrès, séminaires, conventions ou autres évènements qu’ils soient scientifiques, culturels ou sportifs, à l’échelle locale, régionale mais aussi internationale. Ce sont 15 manifestations de ce genre qui se sont déroulées dans notre région en deux ans. C’est très prometteur. Ceci s’explique par le fait que nous nous démarquons de nos concurrents voisins grâce au charme de nos destinations, la richesse de notre patrimoine, notre sécurité sanitaire, entre autres.
Autant d’atouts qui nous placent en position favorable. Pour le moment, cette activité nous semble sous-exploitée aux vues des capacités réellement présentes dans cette région, et de l’opportunité de ce positionnement comme destination affaires. Cette « Meeting Industry » est aussi une partie de réponse à notre problème de saisonnalité. Ce secteur est définitivement une des nos priorités.
– Le GOLF de la Martinique est aussi une de nos préoccupations. L’état des lieux de ce golf magnifique de 18 trous nous révèle qu’il est fréquenté tant par une clientèle locale que touristique, au rythme d’une saisonnalité que nous subissons tous. Les quelques compétitions organisées ne suffisent pas à redonner à ce bijou de réalisation (c’est l’un des plus beau du célèbre Robert Trent Jones) la dimension qu’il devrait avoir. Les recettes sont constituées essentiellement du produit des abonnements et de quelques ventes de jetons et autres clubs… Le GOLF a besoin d’aide et c’est un grand chantier qui nous attend là. Nous nous engageons à faire des propositions de relance de cet outil grâce, là aussi, à l’organisation de compétitions d’envergure pouvant intéresser les champions de ce secteur. Une nouvelle vitrine pour leur talent et leur savoir-faire qui attirera de nouveaux regards sur notre destination.
– Le nautisme. Ce secteur connaît d’excellents résultats jusqu’à maintenant. Aujourd’hui encore, il garde de très forts potentiels de développement. A notre calendrier nous offrons de nombreux rendez-vous déjà reconnus au niveau Caribbéen et national, comme la Semaine Nautique de Schoelcher, la Transquadra … et très récemment, la traversée en solitaire de l’Atlantique, la TRANSAT BENODET-MARTINIQUE. Nous souhaitons consolider et augmenter cette avancée en créant de nouveaux grands rendez vous : d’autres traversées en solitaire ou en équipage, ou encore des semaines nautiques comme à Antigue ou à Saint-Martin, dont la réputation n’est plus à faire. Nous avons aussi en projet à verrouiller, les rencontres des méga-yachts, de jet-ski. Le secteur de la plongée nous interpelle également. 31 structures de plongées très actives qui s’organisent et proposent des festivals d’images qui sont autant d’atouts pour notre destination. Cette activité mérite qu’on l’accompagne sérieusement afin de lui donner la puissance et l’envergure auxquelles un territoire aussi riche peut prétendre. Je ne peux finir sur ce secteur sans citer notre fierté de voiles traditionnelles avec les fameux rendez-vous donnés par nos yoles rondes et nos gommiers. Il est clair que ce rendez-vous du Tour de la Martinique des Yoles rondes réclame toute notre attention. Et nous allons la leur accorder.
A réformes exceptionnelles, budget exceptionnel…
La priorité de notre projet de réforme est donc de redonner les moyens financiers pour assurer un impact significatif aux actions choisies en concertation avec les acteurs économiques du tourisme
Cette proposition de réforme a pour ambition de prendre en compte l’ensemble du champ de la gestion du développement touristique en concertation avec les autres opérateurs et les collectivités que sont le Conseil Régional et le Conseil Général.
L’action du Comité Martiniquais du Tourisme a pour objet de coordonner sous l’égide du Conseil Régional une politique unique du tourisme pour la Martinique, dans un souci de cohérence et d’efficacité.
Le Comité de pilotage et de suivi du projet de REFORME DU TOURISME sera mis en place avec tous les acteurs du tourisme. Une évaluation des actions sera réalisée chaque année.
Conclusion
De petites, moyennes et grandes actions nous attendent encore pour réussir notre programme et atteindre notre objectif de replacer la Martinique comme la destination phare de la Caraïbe.
Notre projet, notre ambition légitime pour nos partenaires et notre destination est de fédérer tous les acteurs de ce secteur de professionnels du tourisme, enfin formés, enfin armés, enfin motivés, enfin orientés, cadrés et accompagnés, pour avancer vers ce que nous attendons tous : une Martinique forte et belle, riche et séduisante, une Martinique qui gagne et qui fait vivre les siens.
Ce secteur important, forcément transversal est un vecteur de développement pour toute l’économie. En réussissant ce programme qui est à notre portée, il générera des emplois et des espoirs pour la Martinique de demain, celle de nos rêves les plus objectifs.
Il nous suffit juste d’avoir « la force de regarder demain.
CMT – 25 MAI 2011 – IS/MB
