Bondamanjak

Lettre ouverte à Alain Huygues Despointes et à la Communauté béké en Martinique

Depuis quelques heures, la rumeur et la vérité  font  un tirage en Martinique. La rumeur est en tête elle est à la planche sur sa monture, la vérité est à l’aspi mais …

On entend surtout dire que le documentaire, qui doit être diffusé sur Canal +, est déprogrammé. Pas moyen de vérifier l’info dans un univers qui commence à sentir le soufre… En attendant, je publie une lettre ouverte adressée à…

Monsieur Alain Huygues Despointes,

Depuis plusieurs jours, je regarde régulièrement le documentaire « Les derniers maîtres de la Martinique« . Après avoir mis en ligne vos propos sur le site bondamanjak, j’ai reçu sur mon mail via Valérie Ladieu, de la société Antilles Glaces, votre mise au point… Une réponse expédiée un dimanche soir vers 21h30… preuve que vous êtes conscient de la situation et du poids des mots.

J’ai répondu au mail de miss Ladieu,  une femme qui ne m’a pourtant jamais dit bonjour quand je venais au siège de votre société. Ma mère a toujours tenté de faire de moi quelqu’un de poli en harmonie avec le monde. Je connais bien vos fils… c’est grâce à José si aujourd’hui je travaille dans l’univers de la publicité. En 1995, il recherchait des créatifs qui connaissaient… la Martinique, son imagerie, son imaginaire. Je passais par là avec un journal papier qui à l’époque s’appelait…bondamanjak…

Votre fils Laurent ne rit pas souvent… pourtant, quand nous étions en salle de réunion, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de le faire sourire… La Martinique pouvait également offrir ces rares images… malgré tout ce sombre passé.

Aujourd’hui, après avoir vu moult fois ce documentaire, je ne crois pas à la manipulation du journaliste blanc, je ne crois pas que vous soyez sénile comme beaucoup veulent le faire croire pour vous dédouaner. J’ai souvent croisé votre Jaguar sur les routes. Je vous trouve très lucide. Et dans le docu… je vous ai trouvé même un peu frimeur. Bref.

Aujourd’hui, monsieur Despointes, vous avez l’occasion de désamorcer cette bombe que vous décrivez comme étant plus forte que « Hiroshima ». Eh oui cette bombe est mentale, c’est du napalm structurel. Monsieur Despointes en créole, on dit « Gran nonm paka wont« . A l’heure où la Guadeloupe et la Martinique sont sous une braise socialement alimentée, je vous demande simplement au nom de la caste béké, de présenter  au peuple martiniquais et plus particulièrement aux descendants d’esclaves, vos plus plates excuses.

Bien à vous monsieur

gilles dégras