Bondamanjak

Lettre ouverte à mes amis négationnistes guadeloupéens

« Absurdités « … Je crois que j’ai compris ce que c’est que de prendre une baffe dans la figure. Une calotte . On palaviré ! « Absurdités » : commémorer la déportation les souffrances, la mort de milliers d’hommes et de femmes utiliser comme des bêtes de somme . »Absurdités » : Commémorer la fin de 400 ans de traite négrière . Les nier ,les effacer : sé chyen ki mô ? Sé sa ? On peut être d’accord ou pas avec Victorin Lurel ; mais une phrase de son discours m’a ému : Nier son histoire, l’ oublier ,l’effacer c’est s’exposer à ce qu’elle soit récupérée pour de puants desseins ( je traduis au plus juste votre pensée M Lurel j’espère ne pas me tromper dans la teneur de vos propos ) .

Si au moins je pouvais comprendre pourquoi leur passé à mes chers amis anti – commémoration- et -n’ayant -pas- à leur- connaissance -de- parents- esclaves  » commençait il y a 100 ans à tout casser … Si au moins je comprenais pourquoi ils disaient : « oh laisse tomber ces vieilles histoires ça ennuie tout le monde ! On n’avancera pas avec ça … » Si au moins je les voyais avancer et si au moins je voyais vers QUOI ils voulaient avancer ….Le pire c’est que ces discours négationnistes , (le mot peut paraitre dur mais il faut dire ce qui est n’est ce pas ?) je ne les entends jamais de la bouche de membres d’autres communautés que la mienne , afro-descendante . Pas une plainte du côté des guadeloupéens d’origine indienne ,ni libanaise , ni syrienne , ni chinoise, ni européenne ….Cet après-midi malgré tout  la fête fût belle et populaire à Pointe à pitre . Plus étonnant encore des gens dont les parents n’ont jamais été esclaves étaient là ,français du continent ,étrangers ou venant d’autres communautés guadeloupéennes , commémorant avec nous afro- descendants  en toute humanité . Des artistes que je connais, un particulièrement ,qui a adopté ce pays ,produit les plus belles œuvres commémoration de nos souffrances passées .

Empathie , humanité , beauté d’âme . Alors je vais faire comme lui, comme eux,  solidaires dans l’amour de ce pays et de son passé , comme ma conscience me le dicte et OUI aujourd’hui, demain, l’an prochain si Dyé vlé jan nou ka di isidan , je penserais à EUX à mes ancêtres esclaves. Car connaitre son passé, c’est faire la paix avec lui pour construire un PRÉSENT plus beau ,pour mieux vivre ensemble. Demain , demain …. Demain …  

Avec amour,  amertume peut être dignité toujours , mais de haine jamais … Plus jamais …