Bondamanjak

Lettre ouverte d’un pêcheur Martiniquais à Monsieur Guéant

Votre venue en Martinique m’oblige à vous interpeler suite à la saisie conservatoire de mon outil de travail par les Gardes-côtes le 22 juin 2011.

J’ai été arrêté en Martinique, de retour de pêche, avec 2,2 tonnes de lambi frais, en glace et dans un navire aux normes de la Marine Marchande.

Les gardes-côtes m’ont alors accusé de contrebande, on saisi mes liquidités et mon navire de pêche.

D’une part, mon lambi a été acquis lors d’une campagne de pêche effectuée à Anguilla (département Anglais d’outre-mer) avec le concours d’une société de pêche et en accord avec les réglementations de ce département.

Notez ici, qu’au terme des lois de l’OMC, ma pêche a pris la nationalité de mon pavillon (Français) en montant à mon bord.

D’autre part, je rappelle à toutes fins utiles, que la pêche professionnelle du lambi est autorisée toute l ‘année par l’administration en Martinique.

Dans l’état actuel des choses je ne comprends pas le fait que les douaniers s’octroient le droit de me juger comme un contrebandier.

Aujourd’hui, après huit mois de privation, je suis dans l’incapacité d’honorer le maintien de ma famille, incapable de payer ma dette fiscale et bientôt incapable d’assumer mon navire dont les charges courent…

Je me retrouve au banc de la société, mon honnêteté foulée au pied par son administration douanière.

Comment trouver les 100 000 euros que réclament les gardes-côtes en échange d’une main levée ? Cette somme est littéralement démesurée à la vue de ma réalité économique.

Mr Guéant, je n’arrive pas à comprendre qu’il soit impossible de dialoguer pour trouver un arrangement satisfaisant pour tout le monde.

Je comprends que l’administration douanière veuille s’assurer de sa mainmise à mon encontre, mais doit elle pour autant m’empêcher de travailler, et laisser se déprécier un outil de travail que j’ai mis dix ans à financer ?

Monsieur Le Ministre de l’Outremer, de l’Intérieur, et des collectivités, je souhaite trouver réponse à mon désarroi.

Veuillez agréer, Monsieur, mes respectueuses salutations.

 

 

Sebastien Leclerc.