Bondamanjak

Lettre ouverte : La yole au patrimoine mondial de l’UNESCO – La Fédération au panthéon international des nuls et Co.

À tous les amoureux de la yole martiniquaise,
À ceux qui ont vibré, espéré, trépigné sur les lignes d’arrivée, pagayé virtuellement devant leur télé, avec passion,
À ceux pour qui justice, sportivité et mérite ne sont pas de vains mots.

Ce dimanche 3 août 2025, la yole ronde a une fois de plus écrit une page de son histoire. Malheureusement, elle l’a fait avec une encre amère, celle de la frustration, de la colère et de l’indignation. Ce jour-là, la victoire de SARA Autodistribution, acquise de haute lutte sur l’eau, a été volée, au vu et au su de tous, par des décisions incompréhensibles de la Fédération des Yoles Rondes de Martinique, au profit d’UFR Chanflor, alimentées par le pathétique Loïc Mas, toute honte bue faute d’avoir bu la tasse, comme à son habitude, lors de cette édition. Et que dire de la société Géoracing qui se laisse fouler aux pieds ?

Un Tour gagné sur la Grande bleue, perdu sur tapis vert !

Depuis le début de cette édition 2025, trois équipages ont dominé sportivement, avec rigueur, stratégie et panache. Pardon pour les autres qui pourtant n’auront pas démérité. Chaque étape a été l’illustration de collectifs soudés et disciplinés, de coups tactiques inspirés, d’un savoir-faire maîtrisé. Face à leurs valeureux adversaires, qu’on ne saurait accuser d’impuissance, SARA AD a fait prévaloir son expérience et sa science de la victoire. De peu, certes. Car l’eau ne ment pas et l’eau avait désigné SARA AD vainqueur.

Pourtant, à la surprise générale (mais est-ce vraiment une surprise, compte tenu de son passif ?), des irrégularités et mensonges de dernière minute, des décisions obscures, des interprétations de règlements sorties du chapeau ont conduit la Fédération à octroyer le sacre à UFR Chanflor. Avec cette décision, c’est toute l’éthique sportive qui a chaviré. Et c’est un peu l’honneur de la Martinique qui coule à pic. Un vrai festival de « facticité » comme dirait Gilles Degras.

Quel crédit accorder à une institution qui méprise le mérite et la vérité du terrain ? Que reste-t-il de la fête populaire si la transparence est sacrifiée sur l’autel des petits arrangements entre amis et les collusions intéressées ?

Ce n’est pas la première fois que la Fédération fait l’objet de critiques, mais cette fois-ci, elle touche le fond – et continue de creuser. Manipulation des classements, décisions arbitraires non motivées, recours balayés sans explication claire et refus d’analyser les preuves, opacité totale : il semble que cette instance soit plus préoccupée par la gestion de ses intérêts que par la défense de la yole, patrimoine vivant de la Martinique et désormais inscrit à l’UNESCO.

Quel triste paradoxe : alors que la yole atteint le sommet du patrimoine mondial, la fédération qui l’encadre mérite une place à l’Olympe international des incompétents – ou des malhonnêtes, selon ce que l’Histoire retiendra.

Exigeons des comptes !
Nous demandons :

La yole mérite mieux.
La Martinique mérite mieux.
Le peuple mérite qu’on respecte ses champions, son sport, sa vérité.

SARA AD a bien gagné.
Et personne ne pourra nous faire croire le contraire.

Harry HODEBOURG