Ce Mardi gras a été encore plus spécial que les autres années. Outre les caméras de télévisions immuablement placées sur la Levée, les radios à la Savane, ce qui contribue à bloquer gravement la fluidité de la parade, cette année il y avait des régulateurs habillées de superbes tee-shirts jaunes sur lesquels on pouvait lire « Commissaire du Carnaval ». Incroyable, non ?
Totalement inutiles, ces gros bras municipaux ont plutôt contribué à augmenter la pagaille en faisant des choix surprenants.
Aujourd?hui, des semi-remorques, qui en temps normal ne pourraient même pas pénétrer dans la ville basse de Fort-de-France, ont été autorisés à participer à la parade. Avec tous les risques pour la sécurité des personnes que cela comporte. Avec toute la gêne que ces gros culs occasionnent à devoir man?uvrer dans des rues étroites et à angles droits.
Montés de « sonos » à la puissance démesurée, ces camions, sponsorisés par de grandes multinationales ou des radios, soit n?attirent personne (voir photos), soit drainent des hordes barbares. Pourtant, par quelle alchimie, peuvent-ils avoir priorité sur des groupes comme Plastik System Band, Bibas, l?Espérance ou Morne Calebasse ? Qui a autorisé une telle infamie ? Pourquoi ? Veut-on la mort du Carnaval populaire à Fort-de-France ? Qui a intérêt à cela ?
Dans tous les pays du monde, la télévision paye pour diffuser des évènements. Ici en Martinique, elle paye pour retransmettre le Tour des Yoles. Pour le Carnaval, non seulement elle ne paye rien, mais elle fait du fric sur la bête tout en contribuant à la tuer. N?est ce pas le propre d?un parasite ?
Fort-de-France a voulu célébrer les 100 ans de son Carnaval. D?abord, rien dans la ville ne laissait supposer qu?il y avait un évènement dont on célébrait l?anniversaire. Ensuite, c?est une supercherie de parler de centenaire car le Carnaval a démarré à Fort-de-France en 1905, pas en 1906, suite à la catastrophe de St Pierre de 1902. Enfin, il serait peut-être opportun que la Ville-Capitale, comme elle aime à se croire, se penche un peu sur son Carnaval. Car à ce rythme, si l?on n?y prend garde, on va à la mort du Carnaval Foyalais ou à la rupture. Avec toutes les conséquences.
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