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Martinique : 17, 19 et 20 novembre 2025, que RISQUENT… Serge Letchimy, Didier Laguerre et Yvon Pacquit ?

Les 17, 19 et 20 novembre 2025, le Tribunal Correctionnel de Paris doit juger Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique, Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, et son premier adjoint Yvon Pacquit.
S’ils sont reconnus coupables des faits relevés par la Chambre régionale des comptes (CRC) et transmis au Parquet national financier, les trois élus encourent des sanctions particulièrement lourdes.

Les faits selon la CRC

En 2016, Serge Letchimy, alors député en exercice, est réintégré comme cadre territorial à la mairie de Fort-de-France par Didier Laguerre, avec l’appui d’Yvon Pacquit.
Durée : trois mois seulement.

Pendant cette courte période, il perçoit :
34 610 € de salaires,
67 552 € de prime de départ à la retraite,
• et 97 984 € de pensions entre 2016 et 2019.

Soit près de 200 000 € d’argent public. La CRC Antilles-Guyane, dans son rapport de 2020, tranche : « tout est illégal ».

Les infractions possibles
• Incompatibilité parlementaire : un député ne peut être salarié d’une collectivité (art. LO 146 du Code électoral).
• Emploi fictif : aucune mission réelle exercée à la mairie.
• Détournement de fonds publics (art. 432-15 Code pénal) : jusqu’à 10 ans de prison, 1 M€ d’amende et l’inéligibilité.

Ce qu’ils risquent s’ils sont condamnés
• Serge Letchimy : prison (ferme ou sursis), lourde amende, inéligibilité, remboursement des sommes.
• Didier Laguerre : prison avec sursis ou ferme, amende, inéligibilité, perte du mandat de maire.
• Yvon Pacquit : prison avec sursis, amende, inéligibilité, fin de carrière politique.

Une onde de choc annoncée

Si le tribunal confirme la culpabilité, ce sera un séisme pour le Parti progressiste martiniquais (PPM) :
• Letchimy, figure centrale, serait écarté,
• Laguerre et Pacquit perdraient leurs mandats municipaux.

La justice rappellerait alors une règle simple : l’écharpe tricolore ne protège pas des tribunaux.

En ces temps où la justice accélère ses calendriers, il n’est plus dans l’air du temps que les demandes de renvoi soient acceptées. Et même si tel était le cas, ce ne serait que reculer pour mieux sauter.

gilles dégras