Bondamanjak

MON NON EST PERSONNE

Le « non » a la côte à quelques jours de la consultation en Martinique…certains pensent que dans l’actuelle ambiance « I have a dream », ce palindrome n’est pas un drame…

5 Fausses Raisons qui peuvent inciter à valider la Nouvelle Collectivité…


1ere fausse raison :
« une simplification administrative, pour plus d’efficacité dans l’action publique »

– Lisez les propositions du Congrès (cf. plus bas), celles qui nous ont conduit à cette consultation. Vous constaterez que ce ne sera pas si simple : 75 élus (soit quasiment le même nombre d’élus que nos 2 assemblées actuelles !) dans un « Conseil Territorial », avec son Président, qui élit un « Conseil Exécutif » composé de 13 membres, disposant aussi d’un autre Président, et une « Commission Permanente » avec 20 élus… etc… Ce qu’on vous présente comme une soit disante simplification risque bien d’être plus compliquée que ce qui est proposé par la réforme Balladur, de surcroit une réelle source d’instabilité politique.
– S’il est plus efficace d’avoir qu’un unique organe administratif, alors pourquoi ne pas supprimer les Communautés de Communes, les agences publiques comme le CMT… les Communes… etc ?… La réalité c’est que chacune de ces administrations a un rôle précis dans l’organisation publique, de sorte que la suppression d’une entité ne garantie pas nécessairement une plus grande efficacité de l’action publique. En tout état de cause, nous n’avons sur ce point aucune garantie puisque aucune étude préalable n’a été faite quant à la supposée efficacité d’une Collectivité Unique, sur laquelle nous n’avons à ce jour aucun détail.
– En Martinique, le développement économique (responsabilité dévolue à la Région) manque de vision stratégique et de dynamisme. En revanche, la politique sociale, qui correspond autant à une nécessité qu’à une demande forte de la population, est relativement développée. En mettant en place une collectivité unique, quelle sera la priorité ?… la politique sociale ou le développement économique ?… la vérité c’est que la politique sociale risque bien de prendre encore plus le pas sur le développement économique, et hypothéquer sur le long terme les opportunités de notre développement.
– Les DOM sont des Régions Mono-départementales : une Région + un Département… On nous explique que cela génère des conflits et des enchevêtrements de compétences !?… pourtant, dans l’Hexagone, une Région collabore avec plusieurs Départements… Pourquoi serait-ce plus compliqué d’avoir 2 collectivités qui travaillent ensembles, alors qu’ailleurs plusieurs peuvent y parvenir ?… en définitive, cette organisation Mono-départementale devrait être plus efficace ici qu’ailleurs… il n’en est rien ! La Réunion, qui est précisément dans le même schéma d’organisation, n’a pourtant pas ce procblème.
– 2eme fausse raison :
« faire un pas, maintenant, pour en finir enfin avec l’obsession statutaire de nos élus »
Cette obsession résulte fondamentalement de l’obsession identitaire. Elle se fonde non pas sur un constat de dégradation objective de la situation économique de la Martinique mais sur la nécessité établie que la Martinique devrait s’émanciper, s’éloigner de la France, « puissance coloniale ». Nos élus, et une grande partie de nos élites, n’ont de cesse depuis des décennies de mettre en avant l’identité Martiniquaise, sorte de patriotisme qui se décline dans les concepts tel que « peuple Martiniquais », « développement endogène », « emploi réservé », « protection du foncier »… etc… cette idéologie certes fondée sur les particularismes évidents mais qui tend à nous exclure de la Nation, portée par les indépendantistes et les autonomistes, politiquement au pouvoir depuis des décennies, ne s’arrêtera certainement pas à la Nouvelle Collectivité dans le 73, qui, si elle est validée, sera une étape vers l’Autonomie. Voter oui le 24, ce n’est donc pas mettre un terme à ce processus, mais c’est, au contraire, valider le principe d’une nouvelle et future consultation, pour avancer vers un peu plus d’autonomie dans 5 ou 6 ans, conformément à ce qu’a déjà annoncé le PPM. Est-ce vers cela que vous souhaitez aller ?
– 3eme fausse raison :
« changer l’organisation administrative et politique pour sortir du blocage actuel »
Blocage ?… c’est la théorie du « désencayage », vieille de plus de 15 ans et devenue une sorte de vérité locale, sans que personne ne puisse exactement expliquer en quoi nous serions « encayés »… la réalité c’est que la Martinique fonctionne dans le cadre d’une économie de marché ouverte et concurrentielle. Ceux qui considèrent toutefois qu’il y a une problématique d’absence concurrentielle devraient souhaiter au contraire l’ouverture économique et non pas un enfermement politique, ce qui est pourtant inscrit dans le projet de nos élus. Ceux-çi imaginent en effet utiliser des pouvoirs politiques locaux, les fameuses « lois pays », pour compenser ce qu’ils pensent être des situations de monopoles ou des déséquilibres résultant de l’économie de marché (l’absence de concurrence, la hausse du coût du foncier, la préservation de l’emploi local…). Cette vision passéiste d’un développement économique, encadrée par une politique nationaliste, dont la mise en oeuvre serait favorisée par la nouvelle collectivité unique, peut conduire a toutes sortes de dérives, ce que Aly Abdoulatifou, Député de Mayotte, appelle les « Roitelets locaux », que l’on entend régulièrement s’exprimer ici et là, dans des discours de haine…. un remède bien pire que le mal !
– 4eme fausse raison :
« mettre en oeuvre des lois pays, mieux adaptées aux problématiques locales »
Il est évident que la Martinique est en retard de développement par rapport à la Métropole. Mais cela ne résulte pas de l’inadaptation des politiques nationales, sans lesquelles la Martinique serait plus proche de la Dominique que de la Bretagne ou la Lorraine. L’immobilisme économique de la Région depuis des années, mais surtout la réalité géographique de la Martinique et la taille de son marché, nécessite au contraire plus d’Etat, plus de solidarité nationale, plus de controles, plus d’investissements, afin de compenser les handicaps naturels et structurels. L’enfermement dans des « loi pays » ne peut donc pas être la solution au retard de développement, avec un Etat qui pourrait ainsi mieux se désengager. A l’inverse, la sortie du droit commun ne peut que conduire à un décrochage à moyen ou long terme entre l’Hexagone et la Martinique, sans compter les risques d’instabilité que cela peut induire.
– 5eme fausse raison :
« ce n’est pas la même question qu’en 2003 ! »
En effet, le libellé de la question n’est pas identique (cf. plus bas). Toutefois, la problématique qui est posée est identique puisqu’il s’agit de valider la mise en place d’une nouvelle collectivité dans le cadre de l’article 73. L’article 73 propose en effet une alternative : « …. la création par la loi d’une collectivité se substituant à un département et une région d’outre-mer OU l’institution d’une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités » (cf. Art 73). Or en 2003 comme ce 24 Janvier, la question qui nous est posée concerne uniquement la création d’une « collectivité ». « L’assemblée délibérante unique », d’ailleurs préconisée par le rapport Balladur, n’est pas soumise aux votes des citoyens. Pire, en 2003, nous avions un début de projet établi par le congrès des élus (2002), précisé par les textes d’encadrement de notre Ministre, Brigitte Girardin. Pour le 24 janvier, il n’y a aucun texte encadrant cette consultation et établissant les contours de cette collectivité nouvelle : le seul élément dont nous disposons c’est le document établi par le Congrès des élus en Décembre 2008, dans la perspective de la validation de l’article 74… est-ce ce projet qui sera repris pour la Collectivité dans le 73 ?

Le 10 janvier, Tig là toufé…. mé chat’ là viré !… C mèm Bèt, mèm Pwel : Pa kitéye soti !

Réfléchissez, et faites le bon choix pour l’avenir de la Martinique :
Votez Non le 24 Janvier !