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Nicolas Sarkozy veut interdire le site internet de la « Tribu Ka »

Nicolas Sarkozy a écrit au ministre de la Justice pour réclamer l'interdiction du site internet de la "Tribu Ka", groupe communautariste luttant pour la reconnaissance de la "négritude" soupçonné d'avoir organisé une manifestation antisémite dimanche à Paris. Dans son courrier à Pascal Clément, le ministre de l'Intérieur fait état de "certains comportements" de membres de ce groupuscule qui seraient "des faits constitutifs de provocation à la haine ou à la violence à l'égard des personnes en raison de leur appartenance à une race ou une religion". La "Tribu Ka" se dit à la recherche des membres de la Ligue de défense juive (LDJ) et du Bétar, deux groupes activistes juifs qu'elle accuse d'avoir attaqué des Noirs en marge d'une manifestation en mémoire d'Ilan Halimi, un jeune juif torturé à mort en février par ses ravisseurs. Nicolas Sarkozy a reçu lundi soir des représentants des commerçants et des associations de la rue des Rosiers ainsi que le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Roger Cukierman. Dans sa lettre, le ministre apporte des précisions sur deux opérations de la "Tribu Ka", le 19 mai dans une salle de sports du Marais et dimanche rue des Rosiers, où sont installés de nombreux commerçants israélites. "Une vingtaine d'individus a à nouveau semé le trouble sur son passage (…) Seule l'intervention rapide des services de police a empêché la survenance de graves événements", souligne Nicolas Sarkozy. LE PS VEUT DES "SANCTIONS CONCRETES" Selon plusieurs informations de presse, une trentaine d'hommes d'origine africaine, habillés de noir, ont défilé pendant quinze minutes dimanche dans la rue des Rosiers. "Ces faits répétés, qui sont imputables à un groupe d'individus apparemment bien structurés et déterminés, peuvent laisser craindre, si la diffusion du site www.TribuKa.com ne faisait pas l'objet d'une interdiction judiciaire dans les plus brefs délais, la survenance d'événements dont l'importance nuirait gravement à l'ordre de public", estime le ministre de l'Intérieur. Le Parti socialiste a dénoncé les "intimidations" de la "Tribu Ka" et demandé aux pouvoirs publics de "faire toute la lumière" sur les événements de dimanche. "Nous attendons non pas des paroles mais des actes concrets et des sanctions concrètes", souligne Julien Dray, porte-parole du PS, dans un communiqué. Kemi Seba Fara, qui se présente comme le chef de la "Tribu Ka", explique que son groupe a "pour seul et unique objectif de remettre le peuple dit 'noir' là où il aurait du être, c'est-à-dire à la tête de l'humanité". "Nous voulons simplement bâtir notre nation et gagner la guerre contre ce système "occidentalo-sémite, qui maintient les nôtres en esclavage mental", ajoute-t-il dans un entretien relayé sur plusieurs sites internet dédiés de la communauté africaine. La "Tribu Ka" revendique son appartenance au "khémitisme". Selon ses membres, le mot vient de Kemet qui en ancien égyptien désignait la terre d'Egypte et plus exactement la "terre noire".