Nicolas Sarkozy se rend au Mali et au Bénin du 17 au 19 mai pour rencontrer les plus hautes autorités de ces deux Etats d'Afrique de l'ouest, notamment sur les problèmes d'immigration, quelques heures après l'adoption par l'Assemblée de sa loi sur "l'immigration choisie". Le co-développement et la politique africaine de la France seront également au menu des discussions que le ministre de l'Intérieur aura avec les présidents du Mali, Amadou Toumani Touré, et du Bénin, Boni Yayi. Pour son troisième voyage en Afrique sub-saharienne depuis 2002, le numéro deux du gouvernement français ne se rendra finalement pas au Liberia, initialement au programme de cette visite. L'entourage de M. Sarkozy explique ce changement par un manque de temps, le ministre ne s'envolant pour l'Afrique qu'en fin d'après-midi au lieu du milieu de journée. Il doit en effet assister mercredi après-midi au vote des députés sur son projet de loi sur l'immigration, retardé d'une journée en raison du vote, mardi, de la motion de censure du Parti socialiste contre le gouvernement. Le ministre de l'Intérieur a reçu lundi après-midi les ambassadeurs ou représentants de douze pays africains, en plus des ambassadeurs du Mali et du Bénin, pour leur parler de son projet de loi et de son voyage. Vingt et un députés maliens ont demandé lundi l'annulation de cette visite, considérée comme "pure provocation" puisqu'elle débute le jour du vote, par l'Assemblée française, du projet de loi de M. Sarkozy. "Nous demandons aux parlementaires maliens et à tout Malien (…) de se mobiliser afin que Nicolas Sarkozy annule son voyage du 17 mai au Mali", ont déclaré ces députés, membres du Collectif des élus de la région de Kayes (Codeka), région d'origine de la majorité des Maliens résidant en France. De son côté, le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, s'était déclaré le 6 mai "rassuré" sur ce projet de loi, après une rencontre avec M. Sarkozy. Le texte pour une "immigration choisie" rend notamment plus difficile le mariage mixte, le regroupement familial, abroge la régularisation de plein droit des clandestins présents depuis plus de 10 ans sur le territoire et durcit les procédures de reconduite à la frontière. Au Mali, M. Sarkozy aura également une réunion de travail, jeudi, avec le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, et plusieurs autres ministres, sur trois sujets: état-civil et biométrie, contrôle aux frontières, co-développement. Le ministre interviendra sur le thème du développement, avant de débattre avec des représentants de la jeunesse et de la société civile malienne. Le lendemain, M. Sarkozy, qui devrait être candidat à l'Elysée en 2007, s'envolera pour Cotonou, où il interviendra sur la politique africaine de la France. Les dates de son voyage coïncident avec celles du Premier ministre Dominique de Villepin à la Réunion et à Mayotte
